Elric, Les buveurs d'âmesAnnée de sortie : 2011

Auteur : MOORCOCK Michael/COLIN Fabrice
Editeur : Fleuve Noir




Date de parution: 19 mai 2011



ISBN 2-265-08912-9


272 pages


illustration de couverture: BROM





Michael MOORCOCK, vous connaissez ? C’est bien évidemment l’une des références de la Fantasy, notamment avec le cycle d’Elric : un prince albinos qui pactise avec des démons pour répandre le chaos, mais qui est en proie à une terrible souffrance. Ce personnage a tellement fasciné qu’il a été adapté en jeu de rôle il y a plusieurs années. Des rumeurs de films traînent de temps en temps, mais rien n’a vu le jour pour l’instant.





Les débuts d’Elric remontent à plusieurs dizaines d’années maintenant. Il faut bien avouer que le texte est un peu désuet. Alors voir un nouveau texte sortir de nos jour, en partenariat avec Fabrice COLIN, cela ne pouvait que susciter notre intérêt. Déjà parce que Fabrice COLIN est un auteur polymorphe, qui sait s’adapter à toutes les situations, pour ne citer que les dernières : La Brigade Chimérique, Les Etranges Sœurs Wilcox… Et qu’il s’est déjà amusé à détourner des contes à sa façon.


Le voir travailler avec l’un des rares monstres sacrés de la Fantasy encore en vie est pour lui, comme pour nous une véritable aubaine, car ainsi Elric va pouvoir renaître.





Dans Les Buveurs d’Ames, qui a été écrit directement en français, nous allons retrouver Elric à l’un des moments difficiles de son existence : il vient de trahir son peuple, de provoquer la chute de l’Empire et de tuer celle qu’il aime. Il n’en faudrait pas beaucoup plus pour pousser n’importe qui au suicide. Mais Elric aime souffrir, alors il continue de vivre avec ce terrible poids sur les épaules, s’autoflagellant en permanence, en repensant à tous les tragiques événements dont il a été l’auteur. Comble du masochisme, il a décidé de ne plus utiliser Stormbringer, son épée démon qui lui donne toute sa puissance. Sans elle, il est faible, comme victime d’une sorte d’anémie, ce qui le laisse à la portée de n’importe quel danger. Mais peu importe, Elric s’est fait une promesse : ne plus jamais sortir Stormbringer de son fourreau qu’il a fait sceller, quoiqu’il en coûte. Et pourtant il la garde en permanence à son côté, comme pour se rappeler à chaque instant ses erreurs.


Dans cet état lamentable, il a décidé de s’exiler dans les Royaumes du Sud, avec son ami Tristelune. Il va ainsi atterrir dans la ville de Nassea Tiki. Son but est de retrouver une plante : le noibuluscus. Selon la légende, cette plante pourrait lui donner une force incroyable. Ce qui permettrait à Elric de se passer définitivement de Stormbringer. Le problème vient du fait que cette plante très rare ne pousse qu’une fois par siècle lors d’une nuit de pleine lune.


Elric va tenter de monter une expédition pour remonter le fleuve est aller découvrir cette plante mystérieuse.


Ce qu’il n’a pas prévu, c’est que dans cette même ville se trouvent d’autres ménilbonéens, qui n’ont qu’une envie : se venger de l’Empereur déchu pour les crimes qu’il a commis.


Ce qu’Elric ne sait pas encore, c’est que cette menace n’est pas la pire qui l’attend dans sa quête du noibuluscus.





« Elric, Les Buveurs d’Ames » donne un éclairage sur une partie de la vie du Prince Dragon que nous ne connaissions pas. S’inscrivant au milieu des textes qui forment la saga originelle, vous pouvez lire ce texte en connaissant déjà le personnage, ce qui vous permettra d’apprécier d’autant plus les événements. Mais vous pouvez aussi découvrir Elric à travers ce roman. Cela vous donnera peut-être envie de vous plonger dans les premières aventures du souverain sorcier pour comprendre à quel point il est important pour lui de respecter son serment de ne plus jamais tirer sa lame démoniaque.





Si l’aventure est bien présente avec cette remontée du fleuve, c’est surtout l’introspection d’Elric qui va vous fasciner. Toujours en lutte, il va devoir faire de nombreux choix et sacrifices pour tenter de survivre. La qualité d’écriture de Fabrice COLIN associée à Michael MOORCOCK aide grandement à se passionner pour ces moments d’errance d’un des plus grands et fascinants combattants de toute la Fantasy. Ils redonnent à l’albinos tout le charisme qui le caractérise. Il en est de même pour tous les personnages secondaires qui sont là pour mettre en valeur les choix et actions d’Elric. Sans eux, ce dernier ne serait qu’un homme au destin tout tracé, une marionnette aux mains des démons. Grâce aux différents personnages secondaires, il devient plus que cela, car ils le poussent à réfléchir et surtout à agir, ce qui provoque autant de rebondissements. Même si certains passages sont particulièrement prévisibles, vous allez avoir plusieurs bonnes surprises tout au long de ces 272 pages.


Ce nouveau roman d’Elric se révèle fascinant et redonnera un nouveau souffle au héros.


Espérons qu’un autre one shot verra le jour, tant il y a à raconter sur cette figure archétypale de la Fantasy.


Xavier