Collection : Mouche de l’école des loisirs
Roman broché/72 pages
Illustrations Charline Collette
Date de parution : 23 mars 2016
ISBN : 9782211228848
On devient réparateur d’insectes de père en fils depuis aussi loin que remonte l’histoire de la famille de Noc. Dans quelques heures, ce sera son tour de réparer les insectes… toutes ces bestioles à six pattes dégoutantes et effrayantes. Hé oui, Noc souffre d’une phobie des insectes. Comment pourra-t-il dans ces conditions redresser les ailes tordues ou compter les points des coccinelles ? Si seulement sa grande sœur pouvait le remplacer, tout serait plus simple. Mais la tradition précise bien que seuls les garçons peuvent exercer cette fonction hautement importante au sein de la Nature.
Tout en utilisant des ressorts humoristiques, ce roman traite de plusieurs sujets graves notamment les phobies et l’inégalité des sexes. Le monde décrit avec ces insectes névrosés et hauts en couleurs souligne donc la gravité de certaines situations. Tout d’abord la souffrance engendrée par certaines phobies et l’incompréhension fréquente de l’entourage qu’on souhaiterait au contraire protecteur. Pour les plus jeunes, ces phobies prennent d’autant plus d’importance si les adultes ne les prennent pas au sérieux comme c’est le cas ici pour le père de Noc. Certains enfants n’osent pas non plus évoquer leurs peurs incontrôlées ne les comprenant pas et ne sachant pas comment les expliquer aux adultes. Là encore, la souffrance sera importante.
Autre sujet majeur évoqué dans ce livre : l’égalité des sexes. A l’heure où l’on compare les salaires hommes/femmes à fonctions égales. A celle où l’on voit que les femmes n’accèdent toujours pas en masse aux postes professionnels les plus élevés. Il est tout de même choquant de découvrir qu’une petite fille possède tous les talents pour exercer un métier et qu’on lui refuse uniquement à cause de son genre.
Ce roman parfois limite burlesque, avec des personnages légers comme l’écureuil trop gourmand, invite donc le jeune lecteur à réfléchir sur des faits de société. Qui sait, peut-être encouragera-t-il certains phobiques à parler de leurs peurs ?
Tiphaine |