Afin de sauver un des membres de sa communauté injustement accusé par un noble cupide d’avoir enlever son enfant, un rabbin kabbaliste reçoit un curieux conseil de Dieu. Si il se procurer une quantité suffisante d’argile et la modèle correctement, il pourra créer un golem qui s’animera et lui obéira à la condition de garder le secret et de graver sur le front de la créature une parole sacrée.
Tout se passe bien et le golem sauve l’innocent. Hélas, difficile de cacher un si gros secret. D’autant que le géant animé prend des habitudes de plus en plus proches de celles d’un homme. Jusqu’à avoir un début de libre arbitre…

Récompensée par le Prix Nobel de Littérature 1978, cette fable intemporelle se passe à Prague dans un ghetto juif. Mais elle pourrait se calquer à toutes les époques et toutes les catégories de personnes, qui se sentent à un moment de leur vie, opprimées.
Il est intéressant de voir la créature émerger sans aucune capacité à penser et qui apprend peu à peu. D’abord par mimétisme, puis par acquis de connaissances de plus en plus élaborées (à son niveau, celui d’une espèce d’enfant sauvage) et enfin mue par des sentiments divers (solitude, colère, amour…).

L’universalité de cette œuvre la rende philosophique et profondément altruiste. Elle permettra aussi aux lecteurs de découvrir la culture juive et l’antisémitisme. Mais c’est surtout la réflexion sur la différence qui ressort de ce conte un peu à la manière du Frankenstein de Mary Shelley mais avec beaucoup plus de subtilité.

Tiphaine