La Belle et la Bête (Album)Année de sortie : 2017

Auteur : MARTINEZ Carole/LEROY Violaine
Editeur : Gallimard Jeunesse



Collection : Albums Gallimard Jeunesse
Couverture cartonné/28 pages couleurs
D’après le conte de Madame Leprince de Beaumont
Date de parution : 9/03/2017
ISBN : 9782075079815

Comme toujours un marchand ruiné récompense son hôte magique d’une nuit en cueillant une des roses rouges de son jardin pour sa fille Belle. En conséquence, il déclanche une malédiction sur leur famille. Il mourra ou bien il échangera sa vie contre la réclusion de sa fille dans le château qui l’a accueilli. La mort dans l’âme l’homme rentre chez lui et condamne sa fille. Belle se rend au château et finit par s’attacher aux propriétaires des lieux, une bête immonde qui gagne peu à peu de l’humanité à son contact.

Carole Martinez et Violaine Leroy reprenne le conte traditionnel en y ajoutant leurs personnalités mêlées. Cette fois l’adaptation est destinée aux lecteurs non encore tout à fait autonomes, à les « grands » lisent des histoires.
La narration est moderne. Elle s’attache à l’essentiel, n’enrobe pas le conte de descriptions puisque les illustrations sont là. Elle fait aussi beaucoup ressortir les caractères des deux personnages principaux à l’aide de détails périphériques (prise de connaissance de l’aspect de la Bête, scène de la biche, Belle prise dans l’enivrement de la danse…).

Les illustrations elles aussi font preuve d’une grande modernité. On semble y déceler quelques influences d’estampes ou autres arts graphiques japonais tout en y recherchant les multiples clins d’œil au magistral film éponyme de Jean Cocteau (cherchez sur les murs ou regardez bien la table dressée pour le repas du père de Belle). Le château en lui-même, première représentation qui nous est offerte, couverture mise à part, nous fait instantanément frissonner. Ses angles géométriques et le gris fer de ses murs ne nous attirent pas le moins du monde. L’album parle d’amour mais nous sommes loin d’une représentation romantique classique. Ici, les arbres sont si étranges qu’ils paraissent des méduses. Et le sang semble suinter même des murs. Pourtant la Bête cruelle paraît presque douce quand on la regarde. Ce qui renforce le message du conte.

Une adaptation en album à cent lieux de ce que nous connaissons déjà et aussi du film Disney dont la sortie est prévue le 17 mars 2017. Et tant mieux car toutes ces représentations se complètent (et se rendent hommage) pour le plus grand plaisir de tous ceux qui découvrent encore et toujours cette « histoire éternelle ».

Tiphaine