Le jeune maharadjah a hérité de la charge de ses aînés. Mais il est bien jeune. Et à 8 ans, assister aux conseils politiques et prendre des décisions s’avèrent bien fastidieux. Alors, il clôt les réunions bien trop vite. Fasciné par la panthère, il préfère la rencontrer en secret que de répondre aux sollicitations des ministres. Mais le fauve est fuyant et peu loquace. Ce qui l’intéresse, ce sont les bijoux de la vitrine. Se couvrant d’une coûteuse parure, la bête s’enfonce dans la jungle. Le petit maharadjah la poursuit sans hésiter. Mais les dangers sont nombreux, à commencer par les pirates…

Cet album est une jolie façon d’initier les jeunes lecteurs aux traditions de l’Inde. Il pourra par exemple servir de soutien à des enfants découvrant des adaptations de Le Tour du monde en 80 jours. Plus largement, l’ouvrage évoque l’amitié, la solitude, le sens de l’engagement, et la relation complexe entre les humains et les félins…
Les illustrations invitent au voyage, le mystère se trouvant renforcé par des scènes essentiellement nocturnes et des couleurs ombrées ou en tout cas non vives.

Les Bijoux du Maharadjah est aussi un album initiatique sur le grandissement. Le jeune héros y apprend à écouter les autres et peut être aussi à marcher dans le même sens que son peuple, ce qui n’est pas gagné en début de récit. L’énigmatique panthère sert de fil conducteur à l’histoire tout en ne donnant jamais d’avis clair puisqu’elle est animale. Elle laisse donc au maharadjah en construction le soin de faire ses propres choix.

Tiphaine