Inès, adolescente de 1998 vivant à Buenos Aires est en révolte perpétuelle contre ses frères ou les règles strictes établies pour la bonne tenue de la maisonnée, notamment par sa mère. Mais pas question d’y déroger vraiment. Pas question non plus de ne pas se rendre à l’horrible fête d’anniversaire de sa cousine. La voilà donc en quête d’une tenue pour ladite soirée, qui en plus demande une tenue déguisée. Inès finit par jeter son dévolu sur une belle robe en organdi jaune datant des années 50 et qui lui va tout à fait bien, juste un ourlet à revoir… Quelle n’est pas sa surprise de découvrir un papier cousu à l’intérieur.
Plus qu’un papier, il s’agit d’une lettre écrite par une certaine Elena. Un appel au secours en fait. Fascinée, Inès décide de mener l’enquête pour savoir qui était Elena et ce qui lui est arrivé il y a quelques 40 ans…

Voici une enquête policière très rythmée menée dans les rues de Buenos Aires. L’intrigue fonctionne très bien avec des personnages bien construits. Le parallèle entre les deux époques s’avère intéressant et permet de comparer les deux sociétés d’un point de vue historique. Mais « Octobre, un crime » possède un troisième niveau de lecture. En plus de l’authentique polar, et du témoignage historique, ce roman pour ado permet d’évoquer les conditions de vie de différentes franges sociales. Notamment, les très difficiles conditions des vieilles personnages après leur retraite. Une dénonciation douce mais bien présente de la part de l’autrice qui fustige la société actuelle et les maisons de retraite mouroir. Un intéressant parallèle entre les classes sociales bourgeoises et plus humbles est également mené aux deux époques évoquées dans le roman.

Style agréable à lire, dynamique et reflet authentique de la vie en Argentine.

Tiphaine