La série Sukedachi signe le grand retour de Seishi Kishimoto, l’auteur des séries Satan 666, Blazer Drive, Crimson Wolf et le frère jumeaux de Masashi Kishimoto (Naruto).
Nous savons déjà que la série ne sera pas très longue, car le dernier chapitre se publie au Japon dans le numéro d’Août du magazine Shonen Gangan édité par Square Enix.

L’histoire développée dans Sukedachi 09 est sombre et violente.
Pour lutter contre la délinquance, le Japon a décidé de remettre en vigueur une loi médiévale qui permet une justice par réparation. C’est-à-dire que la famille d’une victime d’un crime, peut demander à ce que le criminel soit exécuté dans les mêmes circonstances que celles qui ont entraîné la mort de la victime. Si quelqu’un meurt d’un accident de la circulation, le meurtrier va lui aussi être renversé par une voiture. Si l’assassin a brûlé vivantes ses victimes, il connaîtra les mêmes souffrances pour ses derniers instants de vie.
Pour accomplir cette décision judiciaire très particulière, une équipe de bourreaux d’un nouveau genre a été mise sur pied, les Sukedachi. Nous allons les suivre, dans leurs activités professionnelles très spéciales. Et nous rentrerons aussi dans la vie privée de l’un d’entre eux, Yûji Yamagishi, 24 ans.
Tous les Sukedachi sont eux-mêmes des rescapés. Cela leur permet de comprendre au mieux la souffrance des familles. Si leurs actions sont légales, de nombreuses voix contestataires s’élèvent.
Qu’est-ce qui différencie le Sukedachi du délinquant ? Est-ce que le seul manteau de la Loi permet de tout justifier ? Et ces Sukedachi, comment vivent-ils ces missions ? Que leur dicte leur conscience ? Comment font-ils pour avoir une vie sociale ?

Seishi Kishimoto pose de nombreuses questions à travers ce manga. C’est cette part de réflexion qui permet de justifier toute la violence de l’histoire. Rien n’est fait au hasard dans Sukedachi 09. Chaque action des exécutants, des criminels, des familles des victimes… est le début ou la fin d’un processus qui doit vous amener à réfléchir sur ce qui est en train de se dérouler.
Ôter la vie d’une personne est un acte lourd de conséquence, quelles que soient les circonstances. Seishi Kishimoto va vous pousser à la discussion ou à l’introspection sur ce sujet, on ne peut plus grave.

Avec un trait simple, Seishi Kishimoto ne fait pas dans la douceur avec Sukedachi 09. Il est là pour vous exposer la réalité crue sans maquillage. Il ne s’encombre pas d’une mise en scène esthétique. C’est l’efficacité et le pragmatisme qui sont les maîtres mots de son travail sur Sukedachi 09. Rien ne vous sera épargné et vous n’aurez pas d’action qui se déroule hors champ. Vous serez au premier rang. Il est important que vous puissiez toucher du doigt (façon de parler) la réalité du Japon où vit Yùuji Yamagishi.

La lecture de Sukedachi 09 ne vous laissera pas sans réaction. Il sera délicat de prendre part pour ou contre la loi de réparation. Les rebondissements qui sont proposés dans ce premier tome sont tous biens amenés. Et le cliffhanger de la dernière page nous met l’eau à la bouche pour découvrir la suite.

Xavier