Aposimz la planète des marionnettes, T1 Année de sortie : 2018

Auteur : NIHEI Tsutomo
Editeur : Glénat Manga



Collection Seinen
180 pages NB
Date de parution : 7 novembre 2018
ISBN : 978-2-344-02882-7

Aposimz, La planète des marionnettes est la nouvelle série de Tsutomu Nihei.
Comme à son habitude, l’auteur nous emmène dans un monde de science fiction créé de toutes pièces. Même si certaines cases pourraient bien être des hommages aux classiques du genre. Mais il peut s’agir de simples coïncidences aussi. Nous ne reviendrons pas dessus pour cette raison.

Dans Aposimz, nous allons faire la connaissance d’un groupe de résistance à l’empire de Revidor. Ils ne sont pas révolutionnaires et de leur point de vue ne présentent pas une menace face à l’empire. Ils souhaitent simplement vivre en marge du système, sans rien demander à personne et en essayent de se faire oublier. Mais les soldats ne se posent aucune pas de questions. Ils étaient à la poursuite d’une fille qui a la capacité de voler. Juste avant de disparaître, elle remet à Essro une petite boîte, qui ne doit pas tomber entre les mains de l’empire. En acceptant cet objet, ces résistants deviennent les nouvelles cibles.
Face à la violence de Eeyu, une marionnette régulière, Essro va se transformer. C’est à ce moment que tout bascule. Les forces pourraient bien voir leur déséquilibre remis en cause. L’empire risque de découvrir que la suprématie va connaître quelques épisodes de remise en cause.
Essro n’est cependant pas devenu une Arme absolue. Il n’aura que 7 chances. Qu’en faire? Éviter de les gâcher bien sûr. Mais les circonstances ne vont pas lui donner beaucoup de temps de réflexion. Fera-t-il des choix judicieux ? L’avenir nous le dira.

Le style de Tsutomu Nihei est reconnaissable au premier coup d’œil. Avec une petite variation pour ce tome 1 : le dessin est très clair.
L’encrage a été fait avec un trait d’une finesse extrême. Ce qui donne une impression de vision diaphane, comme à travers un brouillard permanent. Tout semble léger. Au milieu du brouillard.
Cela contraste avec le propos. Ici, on parle de survie. Les combats sont livrés sans faire de prisonniers. L’univers est hostile, la répression de l’empire aveugle.
Cette douceur dans le dessin montre la fragilité de l’équilibre qui existe encore. Mais rien n’est jamais acquis. Essro incarne-t-il un nouvel espoir ou une menace? Cela dépend des points de vue de chaque camp.

Tsutomu Nihei assoit son scénario sur des ressorts narratifs bien employés. Si les étapes sont assez classiques, c’est l’univers qui est ici créé qui vaut le coup d’œil. Comment fonctionne la vie quand on est en marge du système sur Aposimz ? Comment s’organise l’empire de Revidor? Qui est Essro? Quelles sont ses motivations ? Ses aspirations ? Son passé ? Comment fonctionne une marionnette régulière ? Qui est la fille qui lui a remis cette petite boîte ? Comment un objet si petit peut il avoir autant de valeur?
Il y a tant à dire et tant à découvrir dans ce nouveau monde. C’est cette richesse et ces nombreuses perspectives qui donnent du piquant à la lecture.

Tsutomu Nihei signe une nouvelle série qui frappe fort dès ce premier volume.
Passez du temps sur les cases. Les dessins sont soignés. Les personnages charismatiques
Avec Aposimz, l’auteur confirme son immense talent. Un seinen de SF qui fera date.

Xavier