Bokurano (Notre Enjeu), Tome 5Année de sortie : 2009

Auteur : KITOH Mohiro
Editeur : Asuka



Date de parution : 23 avril 2009

192 pages : Noir & blanc

ISBN : 978-2-84965-551-1

La tension se faisait de plus en plus sentir dans les derniers chapitres de Bokurano. Les enfants devenaient méchants les uns envers les autres, ils avaient de plus en plus de mal à supporter les dommages collatéraux des combats. Mais quoi de plus naturel ? Comment avoir le cœur léger après avoir causé la mort plusieurs dizaines de milliers de personnes et réduit en cendres des quartiers entiers.

Au début de ce 5ème tome, vous assisterez à la fin du combat du Zearth contre le dernier envahisseur, ce qui entraîne Kinihiko Moji vers une mort certaine. Cependant, il aborde les évènements sereinement, car il a décidé d’être donneur d’organes et ainsi de sauver une vie.

Ce son côté, Jun devient de plus en plus violent envers sa petite sœur Kana. Et il faudra l’intervention de Maki pour l’arrêter. Elle essaie de lui faire la morale, car elle redoute que Jun ne fasse pas d’effort lorsqu’il devra piloter le Zearth, ce qui aurait pour conséquence de réduire à néant tous les sacrifices qui ont été faits jusqu’alors.

Mais le pire reste à venir, car pour l’instant l’ennemi n’était qu’une machine venue de nulle part. Une terrible révélation va vous être faite dans ce 5ème volume.

La série était déjà très dure, avec un scénario très froid, traitant de sujets pouvant faire polémique et pour cause : pédophilie, prostitution, violence familiale… Et bien vous n’êtes pas encore arrivé au bout de l’horreur…

Cependant, cette série ayant une thématique de science-fiction, cela donne un peu de distance avec le récit, et permet d’éviter de rester très terre à terre avec un drame social qui aurait été insupportable à lire. La réflexion qui s’instaure, avec les informations qui sont dévoilées dans ce 5ème tome, va permettre d’échafauder de nombreuses théories. Et ainsi, en raisonnant sur des hypothèses, cela déshumanise les situations, les rendant plus facilement supportables. Surtout, ne jamais se dire : « et si cela arrivait vraiment ? », sinon vous risquez d’en faire des cauchemars.

Bokurano nous oblige à prendre de la distance, à n’avoir aucune empathie envers les protagonistes. Mais en agissant de la sorte, ne perdons nous pas notre sensibilité et par là même notre humanité ? A moins que la souffrance, que nous ressentons face aux terribles événements qui se produisent dans cette histoire, ne soient la preuve de notre existence en tant qu’être humain ?

Beaucoup de questions pour un simple manga me direz-vous ? Tout simplement parce que Bokurano n’est pas un simple manga. C’est une œuvre forte qui vous poussera dans vos derniers retranchements. Une véritable réflexion sur la vie.

Une série qui fait mal, mais qui en vaut largement la peine.

Xavier