Décidément, les japonais ont une imagination débordante. Clothroad en est une nouvelle illustration. Ce shônen vous fait découvrir un monde dans lequel la mode est devenue une technique de combat !

Vous ferez d’abord la connaissance de Fergus, un jeune garçon, qui est apprenti designer. Pour l’instant, il ne peut que rêver secrètement de gloire. Mais son quotidien est bien sombre. Il vit dans le bidonville beggars et fait équipe (si l’on peut dire) dans l’arène du War King avec 8823, un mannequin au physique de catcheur. Le principe est simple dans l’arène : deux mannequins s’affrontent sur un podium. Leurs armes ? Leurs vêtements, qui sont bourrés de nanotechnologie. Ils se transforment ainsi en véritables armes ultra-destructrices. Le travail du designer est d’avoir l’imagination nécessaire pour inventer de nouvelles techniques, au mannequin de comprendre comment les utiliser au mieux pour remporter la victoire. Et ne croyez pas que l’on se bat à coup de foulard en soie, les combats peuvent être sanglants ! Sur le podium, s’il est préférable de se battre avec grâce et élégance, il faut également savoir écraser les autres pour finir sur la plus haute marche et presque tous les coups sont permis.

Malheureusement pour Fergus, 8823 est un balourd, qui ne comprend rien à rien. Mais les choses vont changer. Premièrement, avec l’arrivée d’un nouvel adversaire en la personne de Bibisuke, accompagnée de l’étrange Juliette. Mais surtout avec l’apparition de Jennifer, qui n’est autre que la sœur jumelle de Fergus dont elle avait été séparée depuis la naissance. Les voila de nouveau réunis et ensemble ils vont former une nouvelle équipe pour combattre au War King, afin de récupérer de l’argent pour payer l’opération chirurgicale qui pourrait sauver la vie de Gustave, le maitre de Fergus, gravement malade. Dans leur tentative, ils vont pouvoir compter sur la très belle Perline, ancienne mannequin droguée, devenue prostituée. Celle-ci va tendre la main aux jumeaux orphelins et leur apporter son expérience personnelle, notamment en entrainant Jennifer au combat.

Clothroad est une œuvre atypique. Avec un graphisme surprenant. Les personnages sont dessinés de façon assez enfantine, ce qui est en décalage avec le propos difficile de l’histoire. Il s’agit tout de même de deux orphelins qui n’ont plus rien pour assurer leur avenir à part leur espoir et un potentiel à développer. Autant dire que ce n’est pas gagné d’avance. Les scènes d’actions sont représentées avec de multiples mouvements ou des corps modifiés par la vitesse (P.74 à 89). Vous pourrez également apprécier le souci du détail que met Okama dans son dessin. Il suffit de voir les détails de la représentation de la ville de Colonet (p.9). Il sait également retranscrire les émotions les plus diverses en utilisant des gros plans sur le visages des personnages, en supprimant les décors, pour que l’œil ne soit attiré que par les protagonistes etc. Autant de techniques graphiques qui évitent la monotonie et gardent le lecteur toujours en alerte, ne perdant rien de l’action qui se déroule sous ses yeux.

Tout le monde trouvera son bonheur avec Clothroad : les garçons auront de l’action, les filles de jolies tenues. Ou inversement, car ce Shônen peut plaire à tout type de lecteur. Dans ce premier volume, l’action tient autant d’importance que les relations qui se tissent entre Fergus et Jennifer.

Clothroad démarre sur les chapeaux de roues. La série est toujours en cours au japon et compte actuellement 8 volumes. Si la suite et aussi intense que ce premier tome, alors nous avons entre les mains un nouveau petit bijou.