Adaptation du roman de Bernard Werber « Les thanatonautes », cette bande dessinée raconte comment l’homme est parti à la découverte d’un continent inconnu, celui de la mort. Nous rencontrons ici les « bricoleurs », ceux qui ont eu l’idée de voyager dans/vers/à travers la mort. Nous découvrons leur personnalité, leurs motivations et leurs tâtonnements.
Evoquer un tel sujet face au monde leur pose déjà des problèmes. Mais chercher par des expériences selon le principe essai/erreur s’avère encore plus délicat quand l’erreur est forcément irréversible !
Appuyés par un puissant homme politique qui a eu une expérience de mort clinique et s’est réveillé, trois scientifiques vont tenter de créer une machine capable de voyager jusqu’à la mort et d’en revenir. Le but est de noter les constats apportés par les voyageurs pour enfin comprendre ce mystère qui jalonnent tous les écrits et toutes les religions à travers les siècles.

On ne se lassera pas de le répéter : Corbeyran est un scénariste plutôt doué. Il parvient donc à adapter clairement une partie du roman choc de Bernard Werber tout au long de ces 56 pages. D’après Bernard Werber, son œuvre était complètement visuelle, tout à fait destinée à être adaptée en bande dessinée, voire au cinéma.
Le dessin très réaliste de Taranzano lui plaît. Il a le mérite de retransmettre fidèlement le propos sans en faire des tonnes ni au niveau des expressions, ni en nous assommant de décors alambiqués ni en mettant trop de mouvements. Il sait se faire discret et collé au récit, ce qui permet de rendre le tout très fluide, très abordable.
Les cases dédiées aux diverses croyances des peuples sur la mort mettent particulièrement en valeur ces textes fondateurs, censés émaner de la Thèse la mort cette inconnue de Francis Razorbak, un des personnages créateurs de la machine à voyager (tout comme l’encyclopédie du savoir relatif et absolu l’était par un des personnage des Fourmis)

Une adaptation claire et précise qui ne dispense cependant pas de la lecture du roman.