Jean Jacques Bonneteau et Nelson Staightback, magiciens, perdent leur talent et leurs sous en exerçant dans les quartiers populaires du Paris de 1860 avec leur assistante Jenny Sullivan. Tricheries, combines et poches vides demeurent leur quotidien.
Après un énième coup manqué, Nelson et Jenny abandonnent leur compère afin de tenter leur chance à Londres. Jean Jacques décide lui aussi de monter à l’assaut de la capitale britannique mais il lui faudra trouver le moyen de s’y rendre car il n’a plus ni argent ni moyen de locomotion.
Le succès n’est pas à la hauteur de leurs espérances, mais Jenny et Nelson vivent enfin de la magie. Tout va brutalement cesser lorsque sur le numéro anodin de la malle, le garçon ‘victime complice’ disparaît inexplicablement. Avant de s’échapper, Nelson récupère la pierre noire qui gît au fond de la malle. Il parvient à s’embarquer pour les Etats-Unis.

Ambiance ensorcelante pour cette nouvelle série Black Stone où les caractères des personnages nous frappent déjà. L’ambition des magiciens au XIXème siècle, voilà un sujet passionnant peu traité en BD. Si nous connaissons et apprécions des films comme L’illusionniste ou Le prestige, nous n’avons guère l’occasion de nous pencher sur les débuts de la magie ‘commerciale’ sur les cases de nos albums. Les auteurs préfèrent souvent évoquer la magie moderne en faire-valoir dans un thriller ou se délectent d’histoires plus ou moins machiavéliques autour de l’alchimie. Ici, l’art des magiciens et leur difficulté à percer est bel et bien au cœur du sujet. Mais on se penche aussi sur l’ambition démesurée de l’un des personnages.

Au niveau graphique, on retrouve tout le côté noir du XIXème siècle pour une ambiance très gothique (appréciez la splendide page 35 pour vous en convaincre si la fascinante couverture ne l’a pas déjà fait !).
Chabbert dessine les numéros de magie et leurs subtilités à merveille. Il fait en particulier d’excellents gros plans de mains pour sublimer l’agilité des magiciens et la fluidité de leurs tours.
Je suis totalement conquise par l’univers graphique de Black Stone qui souligne vraiment bien le récit.

Un excellent premier tome à découvrir d’urgence !!! A n’en pas douter, Black Stone est l’une des toutes bonnes nouvelles séries de 2012.