La jeune Marion et sa mère emménagent dans une maison dont elles viennent d’hériter. Le cadre est idyllique, en bord de mer, face à un phare avec une plage privée.
Tandis que sa mère règle les formalités administratives, l’emménagement, la recherche d’un travail et renoue avec le village de son enfance, Marion part quotidiennement à la découverte de ce nouveau territoire.
Lors de ses explorations, elle aperçoit un vieux marin à l’air bourru, probable habitant du phare. Elle tombe aussi nez à nez avec de curieux monolithes gravés et se pose des questions sur l’histoire familiale, notamment la disparition inexpliquée de son grand-père en mer.

Remplie de fraîcheur autant que de mélancolie, la première partie de ce diptyque nous entraîne dans une sorte de voyage initiatique sur les liens familiaux. On s’oriente vers un récit fantastique avec l’occurrence de plusieurs événements mystérieux.
Les dessins sont naïfs et très frais, ils renforcent le côté vivant de la petite héroïne. Ils soulignent aussi son extraordinaire optimisme. Cette petite fille qui pourrait apparaître comme solitaire et écorchée par la vie, apparaît dans les cases pleine de lumière avec des courbes de visages apaisantes.
Les moments de tensions ou de fantasmes, les choses de l’ordre du mystère sont mises en avant avec des couleurs bleutées en rapport avec l’eau et les légendes maritimes. D’une manière générale, l’utilisation des couleurs est très appropriée.

Une jolie première partie qui laisse peu à peu émerger le mystère dans un récit qui aurait pu n’être qu’une chronique de vie.