A Puerto Blanco, les trois jeunes adolescents que nous avions découverts dans le premier tome de Barracuda ont vu leur destin évoluer. Maria a épousé le tortionnaire marchand d’esclaves qui l’a achetée et compte bien lui faire payer le prix fort. Elle n’avait toutefois pas prévu de tomber amoureuse du fils de pirate Raffy. Celui-ci lui rend son affection même si son esprit reste occupé par le Barracuda qui a pris la mer sans lui avec son père, Blackdog, au gouvernail. Ce que Raffy ignore, c’est que l’équipage du Barracuda a bien mal tourné depuis qu’il porte à son bord le fameux –et maudit- diamant du Kashar. Emilio, lui, veut venger la mort de son amant et mentor Flynn. Il prépare son duel avec ardeur.

Toujours aussi magnifiques, les planches de Jérémy ne cessent de nous subjuguer. Avec une savante utilisation des couleurs qui retranscrivent parfaitement les ambiances, il nous fait vivre la folie de Blackdog aussi bien que la chaleur moite de la nuit dans les Caraïbes. Je suis toujours aussi bluffée par la justesse de l’expression de ces durs visages, marqués par le destin.
Des vraies trognes de pirates, sans concession ou de femmes qui n’ont plus rien à perdre.

Les aventures imaginées par le maître Dufaux nous font retrouver tout ce qu’il y a de captivant dans la flibuste. Des trésors maudits, des monstres marins, des personnages pourris jusqu’à l’os par leurs trahisons, des ambitieux, des anges rédempteurs, des coups de chance et bien sûr des duels. Ce troisième volume est consacré à un combat d’épée particulièrement intense et passionnant (et fait suite au terrible affrontement du tome 2). Dans un monde où personne ne doit se fier à personne, il est bon de savoir manier sabre et fleuret.

Le triptyque s’est transformé en série pour notre plus grand plaisir car on ne sait pas comment on aurait pu quitter Barracuda à l’issu de ce chapitre même si il avait été clos. En attendant, le rythme et la narration sont toujours aussi bons et élèvent ce troisième tome parmi les meilleurs albums sortis en 2012. Bravo et merci messieurs les auteurs !