Asgard Pied-de-Fer, viking handicapé aurait dû être tuer à sa naissance car telles semblait être le désir des dieux. Mais son père ne s’y est pas résolu. Ainsi Asgard, nommé ainsi par défit envers Odin, a pris force et est devenu le premier skraëling membre de la Hilde, la garde rapprochée du roi. Mais marqué par la perte d’amis proche il s’est désengagé. Dans un village, il a fait face au krökken et a promis aux habitants de les débarrasser de ce fléau.
Quatre l’ont accompagné pour chasser le monstre marin. Et en ce début de deuxième chapitre, intitulé Le serpent monde, ils ne sont plus que trois. Asgard et deux valeureuses femmes. Ils ont l’arrogance de croire que leur ennemi a été éliminé par leur guide au pied mutilé. Leur déconvenue sera terrible et les conséquences graves lorsqu’ils se rendront compte que tel n’est pas le cas !

L’aventure nous captive toujours autant dans le perpétuel affrontement qu’est ce dernier tome du diptyque Asgard.
X. Dorison revendique et assume un parallèle entre son histoire et celle contée par Herman Melville dans Moby Dick.
Il est vrai qu’on retrouve des similitudes avec en premier lieu l’affrontement d’un homme obstiné à l’extrême et d’un monstre marin à qui l’on prête des intensions humaines. Tout comme le Capitaine Achab, Asgard est mutilé. Mais le premier s’est fait arraché la jambe par la baleine tandis que le second est né ainsi.
On observe aussi de grands thèmes communs aux deux œuvres : la relation les hommes et les dieux (même si ce ne sont pas les mêmes croyances qui sont abordées), les classes sociales (et sur ce point le choix des vikings s’avère particulièrement pertinent), la notion manichéiste de lutte entre le Bien et le Mal.
Mais la force d’ Asgard réside justement dans son univers basé sur les légendes nordiques. A une première échelle, les croyances des hommes dans les malédictions jetées par les dieux qui leur dictent leur rythme de vie. A un second niveau, les luttes fratricides entre les différents dieux d’Asgard, Loki en tête. Il est intéressant que le krökken symbolise le Serpent-Monde, initiateur du Ragnarök et donc du renouveau.

Côté dessin, Ralph Meyer s’en donne à cœur joie avec un découpage de planches dynamique. Les attaques du krökken se montrent particulièrement impressionnantes, terrifiantes même !
Les scènes sous marines et de batailles sont très maîtrisées. Nous apprécions également le travail de détail mené sur les tenues et les objets vikings, des vêtements, armes aux proues de drakkars.

Nous avions déjà placé le tome 1 d’Asgard dans notre top 5 BD de 2012. Ce second tome confirme l’excellence de ce diptyque à tous les points de vue (scénario et illustrations). Asgard mérite de devenir dès maintenant un classique ! A ne pas manquer !