Tandis que sa charmante fille Dahut grandit, Gradlon reprend ses esprits ainsi que le droit de siéger sur le trône de Bretagne. Hélas, l’enfant ne montre aucune appétence pour la religion et son père perd peu à peu l’appui des prêtres catholiques. Dahut suggère à son père de faire construire une cité majestueuse pour se protéger des ennemis qui le menacent. Ys émerge alors des flots sur une île imprenable. C’est la plus belle des villes jamais construites. Las, elle n’héberge aucune église. La protection du petit peuple et des entités de la Nature sera-t-elle suffisante ? La libre Dahut ne manque-t-elle pas cruellement d’innocence ? Lentement mais sûrement, la ville à peine née court vers son terrible destin.

Deuxième tome toujours aussi flamboyant pour ce triptyque adapté par Rodolphe de la célèbre légende d’Ys. Si Gradlon s’y libère de sa folie, il reste sous l’emprise de sa fille que le peuple accuse de manipuler des forces peu conventionnelles et un rien occultes.
Les dessins sont de véritables fresques, d’une justesse totale aussi bien sur les couleurs que sur les nuances un peu sombres utilisées. Chaque case nous envoûte, nous proposant à la fois une extraordinaire beauté et des actions assez horribles comme la chasse du sanglier auréolée d’un vert émeraude magnifique ou les scènes dans chambre de Dahut dans la ville d’Ys. Les visages de Dahut et de sa mère sont éblouissants et comme auréolés de mystère à chaque apparition.

On poursuit cette aventure épique et dark avec un frisson le long de l’échine en sachant bien que pareille splendeur païenne risque fort de subir rapidement les assauts d’une malédiction.
La ville d’Ys est une très très belle bande dessinée sur une légende qui n’a pas fini de faire parler d’elle.