Asylum est une prison tentaculaire où les prisonniers s'enchaînent depuis quatre générations au rythme des décès et de quelques naissances.
C'est Pastor, chef incontesté, qui y décide du bien et du mal par l'intermédiaire des écrans géants ou non, étalés dans tous les quartiers.
Les détenus sont répartis selon un code couleur correspondant à leurs pathologies : bleu pour les détenus politiques, jaune pour les psychotiques, rouge pour les tueurs. Les codes couleurs secondaires sont des bâtards issus de deux groupes différents.
Malgré des conditions bien injustes, personne ne conteste le système. En effet, qui pourrait savoir qu'il existe une autre vie en dehors d'Asylum ?

Cet album de la série La Grande Evasion prend des tournures SF avec une intelligence artificielle envahissante et un système lourd d'anticipation de la gestion des prisons.
Les écrans omniprésents et le huis clos dans la prison permettent à Serge Lehman de développer le caractère paranoïaque et peu sain psychiquement de ses personnages qui végètent sur eux mêmes depuis trop longtemps.
Le dessin classique sert une narration parfaite qui développe l'intrigue étape par étape.
Tout est parfaitement limpide à la lecture de Asylum et pourtant de très nombreux points sont développés (prise en main des machines sur l'humain, consanguinité, traitements aléatoires et discutables des pathologies mentales, inhibition du désir de fuite par peur d'un inconnu plein de mystère...).

Ce chapitre de La Grande Evasion est une vraie réussite scénaristique qui mérite d’être découvert.

Tiphaine