Album cartonné/48pages couleurs
Date de parution : 10 septembre 2014
ISBN : 978-2-88890-663-6
Aha est un prêtre humanoïde doué d’un pouvoir précieux grâce à son dieu. Il ne peut mourir de blessure ou d’agression et se sent donc invulnérable. Cela compense son aspect disgracieux et le fait qu’il est nain. Et cela lui donne aussi une incroyable gouaille et un sens de la fête peu communs.
Mais sa petite vie assez tranquille (et lubrique) va soudain basculer comme celle de tous les humanoïdes, le jour où le grand prêtre Dahouty renie son dieu. La magie change et risque de disparaître.
Aha est donc envoyé en mission auprès des huit autres peuples connus (des zoomorphes) afin de colmater les brèches.
En premier, il rencontre les Den-Wen, des fauves irascibles dont le seul but consiste à guerroyer.
Le premier tome du diptyque Le dixième peuple est forcément riche en information. Nous y découvrons à la fois le monde, les différents peuples et leurs caractéristiques, ainsi que le début d’intrigue. Nous devons également nous attacher à celui qui semble être le héros de l’aventure, le nain Aha.
Tout cela fait vraiment beaucoup de ressorts narratifs pour 48 pages. Mais Emmanuel Despujol parvient à nous garder attentifs et surtout ne nous perd pas dans son histoire. A la fin de ce premier tome, nous attendons donc naturellement la suite en ayant l’impression de côtoyer l’aventure et ses protagonistes depuis déjà longtemps.
Côté dessin, j’ai particulièrement apprécié la qualité de représentation des zoomorphes. Ils conservent en effet des postures et des attitudes propres à leurs différentes espèces de référence. Bien évidemment, le dessinateur joue sur la caricature pour les figures mais il reste dans un réalisme saisissant sur les proportions. La fluidité de chaque zoomorphe est remarquable également.
Ainsi, Emmanuel Despujol évite le principal écueil selon moi : ressembler graphiquement à Blacksad. Les deux traits ont au contraire leur personnalité propre.
Une entrée en matière dynamique pour ce premier tome qui donne envie de découvrir le diptyque dans son entier.
Tiphaine |