Mais « que diable allait-il donc faire dans cette galère ? » se demandent les lecteurs de De Cape et De Crocs depuis qu’ils connaissent l’insolite lapin Eusèbe.
Personnage faire-valoir, en décalage certain avec l’histoire principale, le mignon lagomorphe blanc a vite eu ses fans.
Comique, parfois jusqu’à l’irritation, il se sort de situations improbables avec naïveté mais aussi en infligeant de cuisantes et malignes défaites à ses ennemis.

Mais nous ne sommes pas encore à la recherche du fameux trésor des Îles Tangerines. Don Lope de Villalobos et Armand de Maupertuis n’ont pas pointé le bout de leur museau.
Or donc, le jeune Eusèbe, dont tous les frères et sœurs ont une situation (à part son jumeau Fulgence dont le père ne veut plus entendre parler), bat le chemin jusqu’à la capitale afin de servir les gardes du Cardinal. Hélas, mieux ne pas trop se fier aux inconnus et surtout toujours plusieurs fois sa langue avant de parler. Qualité qui fait manifestement défaut à notre lapin…

Premier album d’un diptyque consacré au passé qu’Eusèbe a maintes fois tenté de nous dévoiler, ce volume 11 qui n’est plus en chiffres romains dévoile le prologue de la série. On retrouve avec grand plaisir le dessin de Jean-Luc Masbou, plein de détails historiques, minutieux mais aussi d’attitudes rigolotes.

Les bons mots de Maître Ayroles sont bien présents avec des patronymes détournés et des poètes crottés, rédacteurs de mauvais pamphlets. Les romans feuilletons ne sont pas loin et « Angélique Marquise des Anges » non plus (même si d’une époque un poil plus tardive). On se délecte des anicroches entre mousquetaires et gardes rouges. Et finalement on adore voir les péripéties de ce lapin tout mignon à qui il n’arrive que des malheurs, ou presque !