1950, la Chine annexe le Tibet de la plus violente des façons. Aucun vestige sacré ne doit subsister. Le mieux consiste à violer les femmes qu’on ne tue pas en espérant ardemment qu’elles porteront des bâtards. Ces derniers, comme les pillages et destructions, participeront activement à l’annihilation de ce petit bout de territoire bien gênant pour les autorités chinoises.
Dans ce contexte, il y a ceux et celles qui luttent. Ces deux nonnes courages qui portent des enfants et vont trouver l’aide d’êtres fantastiques pour les élever. Mais aussi depuis les ruines du monastère Chakpori, les moines Tzu, Dondup, Topden, Tsöndu et chat Lin-fa partent dans un difficile périple afin de retrouver leur guide spirituel, Gabriel Marpa, le « Lama blanc ».

Ce récit d’Alejandro Jodorowski, mêle légende et vérité historique. Ainsi on retrouve toutes les horreurs effectuées par la Chine pour annexer le Tibet et aussi les enjeux qui se jouaient. On voit la destruction inexorable de toute une culture. Mais également la lutte acharnée de quelques croyants. Les mythes et croyances ressortent avec toutes les actions spirituelles associées au Dalaï Lama.

Le dessin de George Bess montre la cruauté et la crudité de la guerre. Il souligne aussi subtilement l’origine et les intentions des personnages grâce à une très bonne utilisation des costumes et objets (exemple habillage d’hiver du chat, un superbe sacré de Birmanie).