Acariâtre et très handicapé par sa surdité le grand peintre Goya emménage dans une nouvelle propriété en compagnie de Leocadia, modèle, servante et maîtresse, et de la fille de celle-ci.
Tyran domestique, Goya trouve pénible d’avoir la « gamine dans les pattes » alors même qu’il lui enseigne les rudiments de la peinture et qu’elle apprend une ébauche de langage des signes pour communiquer.
Lorsqu’elle tombe malade, Goya s’accuse de lui avoir transmis son mal être. En conséquence, il peint un de ses plus horribles sujets Saturne dévorant un de ses fils sur le mur de sa villa.

Les vignettes s’enchaînent ressemblant vaguement au style de ce célèbre tableau exposé au Musée du Prado de Madrid. On comprend ainsi l’état d’esprit tourmenté du peintre qui se traduit sur les traits tortueux du tableau. Jusqu’où va la réalité historique ? On ne saurait le dire. Mais c’est bien une des œuvres les plus marquantes de la peinture fantastique qui est ici décortiquée à travers les affres de sa création.

Cet album reste plutôt froid avec une transmission du caractère aigri du peintre sur l’ensemble de la bande dessinée et sur le lecteur lui-même. Impossible de garder une humeur joyeuse à sa lecture. Mais l’on peut dire que l’ambiance de l’œuvre est conservée intacte.
A la fin du récit, les auteurs reviennent sur la vie de Goya et sur les éléments chronologiques et artistiques les plus marquants de sa vie.