Nous, les morts, 1- Les enfants de la pesteAnnée de sortie : 2015

Auteur : KORDEY Igor/MACAN Darko
Editeur : Editions Delcourt



Collection NEOPOLIS
Album cartonné/56 pages couleurs
Date de parution : 8 avril 2015
ISBN : 978-2-7560-5176-5

Vous aimez les uchronies? Vous n'avez pas peur des zombies? Vous vous demandez ce qui aurait pu se passer si les Amériques n'avaient pas été découvertes ?
Nous, les morts va tout vous expliquer !

Imaginez que la grande peste noire de 1348 ait été une infection zombie. Cela transforma à jamais l'ensemble de la population occidentale. De l'autre côté de l'océan Atlantique, les peuples d'Amérique du Sud ont continué de vivre sans jamais rencontrer un seul homme blanc.
Nous ne retrouvons 700 ans plus tard. L'empereur Inca se sent vieillir. Il charge l'un de ses fils, Manco, d'aller de l'autre côté de l'immensité salée, pour lui trouver la fontaine de jouvence. Car depuis sept siècles les Incas conservent au secret quelques zombies qui avaient débarqué sur leurs plages. L'empereur ne voit en eux qu'une opportunité de connaître la vie éternelle. Curieux de tout et souhaitant accomplir la volonté de son père, le prince Manco va partir à l'aventure sur son navire volant, au delà des frontières connues.

Ce 56 pages couleurs est une belle réussite.
Le scénario de Darko Macan est très travaillé. Le choix des époques a été fait avec soin. Et les versions alternatives des événements sont très crédibles.
Le casting a été bien réalisé : tous les acteurs principaux et secondaires ont un charisme certain. Ils sont tous parfaits dans leurs rôles respectifs. Chacun avec son caractère bien affirmé, chacun a sa place dans la société, certains s'en contentent, d'autres veulent bouleverser leur destin. C’est de ces derniers que l'orage va venir. Et une fois les premiers souffles de vent propagés, plus rien ne pourra arrêter la tornade. Jusqu'où cela va emmener les protagonistes de cette uchronie, mystère...

Le dessin de Igor Kordey et les couleurs de Tana sont en parfait accord avec l'histoire. Les choix de la mise en scène avec beaucoup de détails sur les tenues et les visages des personnages permet de s'immerger avec facilité dans ce monde. La violence de la mort est représentée avec justesse : un mélange de respect des traditions et de dégoût face à la violence des actes.
Les teintes sont très importantes, surtout en fond de case : ambiance ténébreuse en Europe, ciel bleu dans les navires volants...
Le choix des polices de caractère a aussi son rôle. Il accentue la différence qui existe entre les deux cultures qui vont se rencontrer.

Et que dire de la toute dernière page! Un cliffhanger insupportable. Là où nous pensions avoir un destin tout tracé pour tous, nous nous retrouvons face à un incroyable rebondissement.
Du grand art!

Xavier