On pourrait croire le calme revenu à L.A. puisque le tueur des Miss a été neutralisé dans le tome précédent. C’est sans compter avec les rivalités au sein de la police. Les deux flics chargés de l’enquête continuent de se détester cordialement. Lorsque la femme se fait assassiner, tout accable le second. Mais tout paraît presque trop simple. Alors même que les relations du veuf ne le sont pas du tour. Quelle idée de s’amouracher d’une voleuse nocturne ? Quand en plus celle-ci était destinée par le tueur en série à devenir la victime du mois d’octobre, on sent bien que les policiers nagent en eau très trouble…

Avec cette série, on retrouvait avec plaisir les ambiances des fifties et les narrations de meurtres sordides et spectaculaires à la James Elroy. On pensait avoir les solutions aux divers problèmes avec la découverte du tueur des Miss dans le tome 3. Mais cela n’aurait pas permis de clôturer la série. Trop de choses avaient été laissées en suspens au niveau des (re)sentiments des personnages et de certaines actions.
Le thriller se poursuit donc sur le même ton : âpre, sans concession et avec moult retournements de situations. On profite encore des forts caractères de ces personnages plutôt antipathiques qui resserrent leur emprise insidieusement sur le lecteur. On ne sait d’ailleurs pas trop bien quel camp choisir ni si on veut qu’ils s’en sortent car l’ambivalence est la pièce maîtresse de ce tome 4 !

Côté illustration, on reste dans le glamour torride. Le témoignage d’époque est bien là avec ses carrosseries rutilantes et ses robes sexy. Tout le monde est aussi séduisant que pourri de l’intérieur. On est dans la ville des faux semblants et du cinéma. La sincérité n’a pas vraiment lieu d’y siéger !

Miss Octobre constitue un thriller efficace et torride qui nous transporte dans la chaleur de la Californie. Un vrai bon polar avec un serial killer inventif et un rien créatif, des flics rongés par le vice et des ingénues qui ne le sont plus.