SEPT NainsAnnée de sortie : 2015

Auteur : LUPANO W./ALI R.
Editeur : Delcourt



Collection : Conquistador
Album cartonné/56 pages couleurs
Date de parution : 16/09/2015
ISBN : 978-2-7560-5181-9

C’est la fête au château et les sept bouffons du roi s’en donnent à cœur joie. Mais ils ne savent jamais s’arrêter quand ils plaisantent. Alors même qu’ils louent la beauté de la jeune princesse Blanche, née d’un premier lit, en son jour de seizième anniversaire, ils insultent copieusement sa marâtre. Fâchée, cette dernière ordonne leur décapitation. Le roi ne peut s’opposer à une punition mais refuse de faire tuer les nains. Ils les envoient en exil leur promettant secrètement de leur venir en aide. Hélas, le souverain ne se montre pas au rendez-vous.
Quatre années passent, les exilés s’ennuient ferme et creusent. Ils finissent par tomber sur les sous terrains labyrinthiques du château. Ils décident donc de creuser jusqu’à la salle du trésor. Mais en chemin, ils croisent Blanche, dorénavant dévolue au rôle de souillon. Après quelques nouvelles gaffes, ils sont contraints de la cacher dans leur chaumière.

Déjà la troisième saison pour la série concept SEPT. Elle débute ici avec une parodie un rien paillarde du conte Blanche Neige. Gageons que W. Lupano s’est bien amusé dans ce détournement. Le scénariste n’a plus à prouver son talent (soulignons néanmoins l’excellence de l’album breton et sans parole Un océan d’amour, Ed. Delcourt, qui a largement conquis presse et public). Mais surtout il se montre plus que jamais multi facettes avec la sortie en cette rentrée 2015 également d’un album de rural fantasy (là ça veut vraiment tout dire !), Traquemage, tome1 (Delcourt) et de deux albums d’une nouvelle série historique engagée, féministe, et flirtant avec le fantastique, Communardes ! (Glénat).
Ici, l’histoire est diablement irrévérencieuse avec des personnages antipathiques au possible, voire carrément antipathique. C’est parfois gore (scène dans la cuisine avec le chasseur), franchement grivois et pas vraiment respectueux du conte même si le fil de la narration est grosso modo identique jusqu’à la fameuse pomme empoisonnée. A mon sens, c’est le miroir qui est la meilleure trouvaille de ce récit détourné. Je laisse cette découverte au lecteur car elle est de taille et plutôt originale.

Côté dessin, on retrouve l’italien R. Ali qui avait œuvré sur le deuxième tome de sept merveilles. Les personnages sont représentés aussi torturés que leur caractère est vicié. Lou a choisi des tons assez sombres pour les couleurs mettant en relief le côté assez sale de cette histoire.


Tiphaine