L’histoire se déroule en 2107 dans des villes ou des pays qui ont énormément changé au niveau des technologies. Leur topologie transformée nous transporte dans un monde froid, tel qu’on pourrait le voir si l’on souffrait du délire causé par une forte fièvre. Les couleurs vertes/jaune saumâtres en rajoutent encore sur ce côté glauque. Dans cet univers où les Etats-Unis ont vécu une seconde guerre de sécession conclue par la division du territoire en trois régions aux orientations politiques divergentes, les luttes de pouvoir existent plus que jamais. Les agents spéciaux se griment de latex et provoquent des attentats spectaculaires au profit d’un pays ou l’autre. Tous les travers de notre société semblent exacerbés dans ce futur peu engageant. La fille d’Helen est maintenue artificiellement en vie dans un caisson de verre. Pour assurer la continuité des soins, Helen, mercenaire téméraire, s’acquitte de missions aussi spectaculaires que dangereuses. Envoyée en intervention sur une zone à risque dans une province chinoise, elle est loin de se douter de l’évolution des événements. Et si la terre n’était pas uniquement peuplée d’êtres humains ?

Les illustrations, âpres, donnent une ambiance particulièrement malsaine aux différents décors. La représentation des personnages nous laisse peu de doutes sur les qualités humaines dont ils disposent. Il s’agit d’un monde dur, hostile (bien évidemment comme l’annonçait le titre de la série). L’intrigue monte en puissance jusqu’au final de ce tome qui nous laisse dans l’expectative et dans une certaine angoisse. Cette bande dessinée d’anticipation au scénario efficace ravira les amateurs du genre.