Silas, rendu fou de rage par la trahison de sa première épouse Calisto, est prêt à tout pour assurer sa vengeance. Il accepte donc sans broncher la proposition sanglante du Condotierre qui vise à faire s'affronter toutes les académies de duellistes dans un Armaggedon. Les survivants se rangeront, il l'espère, sous une unique banière, la sienne, ce qui lui garantira l'accès au pouvoir. Car dans cette charge sans merci, le Sénat sera attaqué, et le Condotierre souhaite la mort du Sénateur Rembrant, partisant de la Paix.
Horacio d'Alba continue d'obéir aveuglément aux contraintes liées à sa charge de duelliste, au détriment de ses connaissances et amis.Combien de temps restera-t-il ainsi dans cet abrutissement de l'esprit? Et combien de personnes entraînera-t-il à sa suite?

En ce mois de janvier 2016, les éditions Glénat rééditent les deux premiers tomes du triptyque Horacio d’Alba avec deux nouvelles couvertures inédites en même temps que le troisième et donc dernier tome.
Cette uchronie italienne basée entre la Renaissance et la Rome Antique se base sur des personnages charismatiques et hauts en couleurs. D’ailleurs Nicolas Siner, le dessinateur, fait bien ressortir les expressions des personnages et leurs postures (avec des tenues bien sympathiques et stylées) en laissant volontairement de côté les fonds de cases. Le peu de détails de ces derniers permet en effet de tout centrer sur les protagonistes qui forment et déjouent les complots de cette République par si démocratique que cela. On apprécie aussi le mystère et l'impression de grandeur donnés par les deux dernières pages-cliffhangers de ces premiers tomes. Les scènes de combats sont ici très animées et spectaculaires.

Ce second opus se veut encore plus terrible moralement que le premier. Les recherches de gloire personnelles sont exacerbées et entraine la chute de centaines de personnes. La paix semble une denrée bien rare et impossible à conserver, dès lors que plusieurs personnes veulent le pouvoir. Cet aller-retour entre moeurs Renaissance et combats proches de la construction de la Rome Antique donne à cette uchronie un attrait certain.
On voit le personnage principal se durcir, camper sur des convictions auxquelles il ne croit même plus. Il abandonne de plus en plus de gens qu'il devrait secourir et commence à ressentir du regret et de l'amertume, alors même qu'il devient un dirigeant malgré lui.

Cet album est rude, rempli de combats ce qui le rend particulièrement épique. Avec en prime un héros maudit en proie au doute, on a de quoi s'attendre à un dénouement détonnant.

Tiphaine