Rien ne destinait vraiment Marie à s’engager politiquement. Entrée au service d’une famille bourgeoise aux côtés de sa mère. Elle tenait surtout compagnie à la cadette de la maison, devenue sa grande amie. Mais lorsque cette dernière se retrouve enceinte, répudiée par son père et enfermée dans un couvent douteux, Marie se fait cruellement invectiver, accuser, et jeter à la porte. Pour exprimer toute sa douleur et sa haine de l’injustice, elle s’engage corps et âme pour la Commune. De barricade en barricade, se croyant libre, elle fera éclater sa colère et son caractère. Mais le répit ne durera que le temps du combat…

Dernier volet de la trilogie de W.Lupano, Communardes !, « Nous ne dirons rien de leurs femelles » se penche sur la fin de la Commune. Nous assistons au plus près aux affrontements sur les barricades et à la maîtrise de la rébellion.
Cela permet de voir un nouvel engagement féminin dans la révolte. Mais aussi, les procès ayant suivi la Commune et leurs résultats.
On retrouve la petite Victorine du premier volume le temps de quelques cases, ainsi que la fière et engagée russe Mme Dmitrieff.
Le dessin de X. Fourquemin souligne la lutte personnelle de Marie à travers ses expressions faciales et son attitude corporelle générale. On comprend bien ce petit bout de jeune fille qui n’en peut plus des injustices et réclame vengeance en se battant à sa façon : avec le cœur.

Un beau volume sur l’engagement, avec la pointe amère de la défaite.

Tiphaine