Au milieu des faux semblants, des complots et des petits bras intimidants, William Lawford avance dans la promotion de son film. Pour cela, il a fait ami-ami avec le caïd en chef Bugsy Siegel. Mais les ennemis se tapissent dans l’ombre pour remplacer le chef de cette implacable pègre. Tout le travail de fond de William pour faire tomber le système n’aura servi à rien si Bugsy se fait dézinguer. Alors il faut en plus protéger le méchant ! Comble de tout, les autres enquêteurs ne sont pas vraiment des anges et William se sent de plus en plus attiré par Bugsy qu’il trouve très sympathique.

Plongés au cœur du système des studios hollywoodiens et de leurs relations obscures avec le grand banditisme, on voit également les personnages se débattre dans les filets du maccarthysme. Entre les syndicats des différentes corporations nécessaires à la fabrication d’un film, les financements véreux, les starlettes qui jouent les call girls et les décès louches… on se croit plongé dans un polar diablement efficace. C’est le cas pour ce diptyque, mais on ne peut pas nier la forte inspiration historique de toute cette histoire.

Toutes les ficelles patiemment tendues par le scénariste entrent en action dévoilant les tenants et aboutissants de cette histoire à tiroirs. Ce qui permet de surprendre le lecteur de temps à autre malgré une trame classique. Les personnages sont très bien élaborés et le(s) piège(s) fonctionne(nt) à merveille.
Le dessin rend parfaitement hommage à l’Hollywood des années 50. Une nouvelle fois, saluons la très bonne couverture : découpage façon storyboard ou pièces morcelées d’un puzzle.

Dans la paume du diable est un très bon diptyque, digne des meilleurs films noirs des fifties.


Tiphaine