Au Fil de l’eau Année de sortie : 2016

Auteur : DIAZ CANALES Juan
Editeur : Rue de Sèvres



Album cartonné/112 pages NB
Date de parution : 14 septembre 2016
ISBN : 9782369813095

Niceto a quatre-vingt-trois ans. Il vit dans le Madrid contemporain, en pleine crise. Régulièrement, les collègues policiers de son petit fils Alvaro le lui ramènent. Car le vieil homme et sa bande d’amis semblent devenus des délinquants à la petite semaine.
Tout se corse lorsque le fils de la famille, Roman, légiste prochainement à la retraite, reconnaît un des membres de la bande de vieillards dans le cadavre retrouvé la nuque fracassée sur une des barques du Retiro.
Plusieurs morts violentes s’enchaînent alors dans le petit groupe. Puis Niceto disparaît…

Juan DIAZ CANALES est connu pour ses scenarii percutants (Blacksad, nouvelle série Corto Maltese). Mais il a d’abord fait une école de dessin. Avec Au fil de l’eau, il propose son premier album en tant qu’auteur complet.
Nous voici transportés dans un polar noir et blanc d’une efficacité remarquable dans lequel la capitale espagnole devient un personnage à part entière. Les différents protagonistes évoluent dans la ville où ils se retrouvent comme noyés au milieu des monuments. Rares sont les cases dans lesquelles ont ne distingue pas un lieu du centre ville. Cela donne véritablement une âme à l’album (ce qui est vraiment ironique quand on y pense… mais mérite une lecture pour s’en apercevoir).
Les ombres sont formidablement maîtrisées. L’absence de couleurs renforçant le côté noir de ce polar dont l’auteur tire admirablement les ficelles.
On est rapidement pros dans les filets tendus par ces personnages qui paraissent inoffensifs, dilettantes et ont finalement des problématiques sociales et familiales importantes.

Au fil de l’eau s’approche du roman graphique policier. L’album parle aussi de transmission, d’héritage familial, de la vie en temps de crise, d’une ville qui veut survivre et… de robots aspirateurs.
On a bien apprécié l’hommage à Tim Burton à travers la projection de son Frankenweenie.
A ne pas manquer.

Tiphaine