Le poète Omar Khayyâm est aussi mathématicien et astronome de renom. On pourrait le qualifier « d’honnête homme » si il n’était pas un oriental du XIème siècle mais un homme de la Renaissance. C’est aussi un libre penseur qui profite des plaisirs de la chair et se dispense de la prière quotidienne car sa relation avec la religion se veut tout aussi dénouée de liens.
Hassan Ibn Sabbah vit dans les mêmes contrées. Mais ses aspirations sont tout autres. Se sentant investi d’une mission, il créé la secte d’Alamut. Celle-ci est en réalité la première et la plus puissante secte d’Assassins. Son chef est impitoyable et emploie de curieuses mais très efficaces méthodes pour motiver ses fidèles.
Ces deux hommes vont se rencontrer et deviser ensemble, nous apportant dans Le sourire des marionnettes, une discussion à bâtons rompus sur la vie et ses fondements.

Le sourire des marionnettes est la première œuvre de Jean Dytar (primé en 2014 pour sa seconde œuvre sur la peinture de la Renaissance Le sourire de Bacchus). Toute la minutie de l’auteur y était déjà présente, tant au niveau graphique (rehaussé par l’impression en 5 passages couleurs et les dorures qui rendent très justes toutes ces cases) qu’au niveau historique. La secte des assassins ayant fait l’objet de multiples légendes et spéculations en tous genres. Cette nouvelle édition dans la collection Mirage permet donc de redécouvrir cette œuvre forte, très travaillée dans laquelle deux personnalités diamétralement opposées aide à construire une société. Il est aussi passionnant de retrouver un personnage tel que le libre penseur car nous en manquons de plus en plus par les temps qui courent. On semble avoir un peu oublié ces érudits « multitâches » et souvent bien sages, à force de nous hyper spécialiser et de nous centrer principalement sur nous-mêmes. Des ouvrages comme Le sourire des marionnettes sont heureusement là pour les rappeler à notre bon souvenir.