La jeune Perséphone est en proie à de nombreux questionnements sur ses origines. Et pour cause : elle se sait adoptée et pas par n’importe qui. Sa mère adoptive n’étant autre que Déméter, la puissante magicienne, héroïne de la Cité. Or, la jeune ado s’avère incapable de succéder à sa mère et donc de satisfaire les attentes de tout un peuple. Alors elle se lance des défis et tente de retrouver seule son passé. Elle ignore que celui-ci est directement lié à l’ancienne guerre entre les humains et le peuple des Enfers. Prise dans un piège, elle se voit précipitée dans les dits Enfers et découvre tout un monde souterrain insoupçonné et bien triste…

Voici une adaptation très très libre du mythe grec de Perséphone et Déméter. On oublie ici les liens avec le passage des saisons, d’ailleurs on n’essaye plus de trouver une vraie relation avec la mythologie au bout de quelques pages. Seuls demeurent quelques noms, quelques lieux mais pour le reste, cet album autoconclusif vogue sur ses propres flots. On y retrouve des personnages proches du folklore japonais et notamment des yokais, par exemple la représentation de Azraël en sorte de chat-raton laveur. On y explore aussi les questionnements adolescents, avec la recherche de ses origines par Perséphone, sa tendance à cacher ses mauvaises notes et son obstination à challenger les décisions de sa mère. Le dessin est très personnel, nerveux et polyculturel.

Je trouve dommage que cet ouvrage se présente comme une nouvelle interprétation du mythe. Il raconte une toute autre histoire et vit en lui-même. Du coup, son intérêt va au-delà de ce qui est annoncé. Mais trompe celui qui cherche une déclinaison du mythe. Attachée à la mythologie et particulièrement à la relation déchirée entre Perséphone et Déméter, je ne me suis donc pas retrouvée dans cette proposition.

Tiphaine