Elles sont différentes de caractère comme de physique. Mais Betty et Rose-Mai s’aiment. Elles sont aussi passionnées par les équidés. Et elles se complètent parfaitement quand il s’agit d’exercer leur métier, la construction de terrains équestres variés.
Leur nouvelle mission s’avère délicate diplomatiquement parlant. La propriétaire des lieux, une lady anglaise, se montre exigeante, peu aimable, raciste… Les filles s’arrangent avec son compagnon pour agencer les travaux et pense que leur talent suffira à changer l’attitude de leur commanditaire. Hélas, le terrain est mauvais et les difficultés s’accumulent. Pourtant une course va avoir lieu dans quelques heures sur la nouvelle piste. Toutes les précautions d’usage ont-elles bien été respectées ?

Michel Faure a un talent particulier pour dessiner les ambiances. Maritimes, historiques en tous genres et bien évidemment équestres. Ses chevaux aux proportions parfaites sont cependant aisément reconnaissables. Ainsi l’étalon marocain qui sert de fil conducteur à l’histoire du grand père d’une des héroïnes n’est pas sans rappeler les superbes illustrations faites de Black, l’étalon noir Walter Farley (pour la Bibliothèque Verte, puis pour l’adaptation BD chez Hachette).
Ici, les chevaux sont comme toujours magnifiés. Mais ils servent surtout de soutien à une très belle histoire, humaniste. On s’y remémore la Guerre d’Algérie, mais aussi les valeurs de l’époque. L’auteur y évoque aussi la transmission des histoires de famille, le racisme ou l’homophobie. Sans jamais insister mais par touches claires et efficaces pour montrer l’absurdité de l’intolérance.

C’est une belle histoire, avec de belles personnes (et d’autres moins belles). Une histoire où les chevaux auront, comme souvent, le dernier mot.

Tiphaine