Au cœur de la Forêt de Brocéliande, le Château de Comper, demeure des comtes de Laval, symbolise la frontière entre le petit peuple et les humains. Or ces deux mondes ne se comprennent plus. Par un malheureux concours de circonstances, ils se ferment l’un à l’autre. Or ils sont complémentaires et ont besoin de s’entendre. Après le décès de son oncle, le jeune Nicolas promet de réunifier le comté. Mais il ne parvient pas à avoir un héritier pour l’aider dans sa mission. Pour empêcher la construction d’une route nécessaire à l’unification mais entrainant la destruction d’une partie de la forêt, la gardienne de la forêt permet à l’homme d’avoir un héritier. Mais elle remplace ce dernier par son propre rejeton, trait pour trait identique, un « changelin ». C’est le début du chaos plus que celui de la réconciliation…

A travers l’évocation du célèbre Château de Comper, qui veillerait sur le lac de la Dame, les auteurs célèbrent également les changelins, ces êtres échangés par le Petit Peuple contre des bébés humains. Cela permet donc d’axer le récit à la fois sur un lieu chargé de légendes et sur un être magiques très particulier (et plutôt terrifiant lorsqu’il hante les histoires des veillées). Cela donne donc un double intérêt à cet album. Pas seulement évoqué un lieu connu de Brocéliande (principe de la série de 7 album) mais aussi détaillé une légende typique du Petit Peuple.

Les dessins, très réalistes et détaillés, permettent de donner corps à l’histoire et de la rendre plausible. Les personnages sont bien travaillés et leurs attitudes très justes. Il est notamment intéressant de suivre les mini valets de maisons et de voir à quel point l’échelle de leurs corps est respectée par rapport à celle des humains qu’ils servent.

Tiphaine