1975. Antoine, notre héros, un luthier, aime l’Irlande. L’Irlande touristique avec ses airs de violons, ses trèfles à quatre feuilles et ses habitants joyeux. Il fête donc ses trente ans chez des amis à Dublin. C’est alors qu’une remarque le froisse. On lui signale qu’on ne peut pas se dire connaisseur de ce pays sans en connaître le Nord. Alors, au lieu de rentrer directement en France, il décide de prendre son billet pour Belfast.
Et là c’est le choc. La chaleur des habitants. L’oppression des britanniques. La guerre des nerfs, civile, qui se joue. Les blessés, les morts, les emprisonnements. Et au milieu de cela, une franche amitié avec un des plus hauts gradés de l’IRA.
Seulement voilà, des années plus tard, par le biais d’un article de journal, celui que ses amis irlandais nomme « le français » découvre que son cher compagnon, son presque père, a trahi…

Adapté du roman éponyme de Sorj Chalandon (qui s’inspirait de la vie de ce reporter), mon traître a été adapté, dessiné et colorisé par Pierre Alary. Une première en tant qu’auteur complet.
Le découpage de la BD alterne entre les minutes du procès de Tyrone Meehan par les membres de l’IRA et les flashes back qui expliquent comment il en est arrivé à ce procès. Ces passages étant racontés par Antoine. Le fait que le narrateur soit impliqué dans l’aventure renforce l’aspect romanesque de ce récit.
Le découpage est impeccable et rend l’album particulièrement agréable à lire. On se trouve très vite pris dans les filets de la narration qui nous passionne. Notamment parce que la tension et l’émotion montent à une vitesse vertigineuse à mesure que l’on tourne les pages.

Un magnifique album comme on aimerait en lire plus souvent.

Tiphaine