Josep Pla est le propriétaire d’une immense ferme d’autruches. Il connaît ces animaux par cœur. C’est d’ailleurs à leur mode de vie qu’il pense tandis qu’il massacre à coups de hache la femme abominable avec laquelle il vit depuis 15 ans. Et l’on peut dire qu’il ne lésine pas avant de jeter le corps dans un puits désaffecté aux confins de la ferme. Sur le chemin du retour, au volant de son véhicule de travail, il tient une conversation téléphonique avec sa probable maîtresse, récapitulant les faits. Tout s’est déroulé comme prévu, il n’y a plus qu’à brûler les vêtements…
Sauf qu’en arrivant chez lui, Josep se retrouve nez à nez avec sa femme ! Toujours aussi désagréable et envahissante. Mais surtout toujours vivante ! Josep commence à logiquement penser qu’il perd la tête et pourtant…

La petite souriante est un récit noir parfaitement calibré qui s’apparente à un classique de la bd américaine d’horreur. Entre les grands espaces, les personnages paumés et décadents, le format de l’album et le cynisme associé au fantastique trash, on retrouve tous les ingrédients du comics.
Et de l’horreur il y en a. On peut dire que les auteurs ne nous ont pas épargné les scènes chocs.
Le thriller fonctionne à merveille, très rythmé.
La force du récit, réside selon moi dans deux points clé. D’abord, la chanson La Petite Souriante comme leitmotiv lancinant qui donne leur cadence aux cases. Ensuite, la présence filée des autruches, de leurs mœurs, de leur témoignage presque muet ou de leur rébellion inutile (fuite de Lana Turner, je vous laisse apprécier le nom…).

C’est glauque mais drôle. Horrible et pathétique. Avec en bonus un cahier graphique de 16 pages en fin d’ouvrage.

Diablement efficace. Et très bon!

Tiphaine