Les éditions Delcourt ont une collection hors normes qui porte le nom de "une case en moins". Il est tout naturel d'y retrouver l'histoire de Janski Beeeats, ce jeune musicien quelque peu différent.
Nous sommes dans un pays, où un terrible virus transforme les gens en violet : leur peau se teinte, leur corps se déforme, et leur appétit cannibale prend le dessus. Tower City seule semble résister à cette pandémie apocalyptique. Il s’agit d’une ville toute en gratte-ciels, où les réfugiés ne sont pas les bienvenus.
La particularité de Janski Beeeats ? Il est né avec la tête violette. Son avantage ? Si il n'écoute de la musique, il contrôle la maladie. Il est alors comme n'importe quelle personne, mis à part la couleur de sa tête. Son défaut ? S'il n'écoute pas de musique, il devient une créature sanguinaire comme tous les violets.
Rien n'a été simple pendant sa jeunesse, vous vous en doutez. Maintenant qu'il est un peu plus grand, il décide de jouer le tout pour le tout. C'est décidé, Janski Beeeats ira vive de sa musique à Tower City et démontrera à toute la population qu'il est possible d'entailler la maladie violette.
Mais qui va prendre le risque d'écouter un violet ? Comment faire pour passer les contrôles de sécurité sanitaire ?
Le meilleur comme le pire peuvent se produire.

Cette sorte de biographie du personnage créé et incarné par son auteur est une belle pépite.
Vous y retrouvez tout ce qui plaît à la culture geek, par de nombreux clins d'oeil, qui sont là pour développer une sorte de connivence entre l'auteur et le lecteur. Mais sans que cela ne soit le centre du sujet. L'histoire se tient d'elle même, nous pouvons vous l'assurer. Depuis une dizaine d'année que Janski Beeeats est né, il y a de quoi raconter de belles choses.
Pour ce volume, que nous espérons être le premier d'une longue série, nous faisons connaissance avec ce petit bonhomme qui aime la musique plus que tout. Il faut dire que c'est elle qui lui sauve la vie et celle de ses proches au passage.
Le propos est simple, pourrait dire certains, mais l'actualité encore récente nous oblige à rester plus que jamais sur le qui-vive. La tolérance n'est pas une idée à oublier. La différence ne doit pas disparaître. Depuis toujours les messages contre la Haine doivent être portés encore et encore. Même sur le ton de l'humour et de l'aventure, comme le fait Janski Beeeats.
L'amour, tient aussi une place dans cette bande dessinée. Il y a celui de la musique, mais aussi celui du pouvoir, tout comme celui de son prochain. Je ne rentre pas dans le détail pour ne pas tout révéler ici. Sachez que tout est possible et tout peut arriver à Tower City. Qui est une sorte de (légère) exagération de notre propre société.

Tout est dit avec légèreté, dans de belles couleurs flashy. Mais ne vous y trompez pas, il y a un fond solide à cette aventure hors du commun.

Notre coup de coeur du premier semestre 2018 va à cette BD.

Pour en savoir d'avantage, écouter l'interview de Janski : lien ici

Xavier