Créer des strips sur la vie d'une famille True Black Metal et en faire un succès mondial, tel est l'accomplissement de JP Ahonen.
Il fallait oser, car le sujet est un tantinet sensible. Mais avec une bonne dose d'humour tout est possible. Jouer avec les clichés, s'amuser des codes du genre, renverser des expressions populaires et des croix tels sont les maîtres mots de Belzebubs.
Avec deux fils rouges : le groupe dans lequel joue Søth (le père de famille) et les sentiments qu'éprouve Lilith envers son camarade de classe Sam, qui, « oh ! Malheur », écoute du métal progressif.
Au milieu ces deux axes, la vie de famille avec ses hauts et ses bas. Entre les invocations de démons pour Halloween, les monstres sous le lit du petit, le spectacle de fin d'année à l'école ou les délicates attentions pour la journée de la femme, il s'en passe des choses quand on vit Black Metal.

J'ai tendance à croire que même si vous ne connaissez pas le milieu métal, vous comprendrez les blagues. D'une part, en raison de la transposition de situations classiques dans cet univers en noir et blanc. Une déclaration d'amour par poème interposé, c'est du déjà vu, mais avec les mots d'une black métaleuse lesbienne, cela prend une tendance de plus sulfureuses. Et pour les jurons, il est évident qu'il ne faut pas dire "nom de dieu", mais "par les portes de l'Enfer" par exemple.

Ce sont une foule de petits détails qui sont délicieusement et délicatement exploités par JP Ahonen.
Ce recueil de strip boucle un premier arc narratif de la vie de cette famille hors norme.
Et même si vous suivez les strips qui se retrouvent régulièrement sur Internet, c'est un plaisir de les revoir. Et de les avoir en main, pour s'amuser en toute occasion.

Xavier