Emily a passé sa petite enfance dans l’ombre de sa mère, prostituée de saloon à la Nouvelle Orléans. Jamais au bon endroit, toujours avec l’œil ou l’oreille qui traînaient, ou bien plongée dans la lecture de romans.
A l’âge de 13 ans, un événement inconnu de nous (du moins au début de l’album) va modifier le cours de son existence.
Les années passent et nous retrouvons la très belle jeune femme sur le point d’épouser un homme de Silver Creek, rencontré sur petites annonces. Hélas, à son arrivée dans une ville en effervescence s’apprêtant à célébrer le passage du gouverneur dans sa rue principale, la future mariée apprend que l’élu de son coeur est mort et enterré depuis quelques jours. Rebondissant malgré tout, elle se fait embaucher pour des passes de luxe au saloon de la ville. Mais tout cela est-il le fruit d’un mauvais hasard ou un plan savamment calculé ?

On peut considérer La Venin comme un western féministe qui offre un premier rôle en or à une femme vengeresse et diablement intelligente. D’abord, on centre la narration sur une condition féminine et comment échappé à son destin. Ensuite, l’héroïne, bourrée de talents n’a rien à envier au plus charismatique des hommes de l’Ouest des westerns classiques.
La narration est impeccable avec des rebondissements savamment orchestrés et sonnant totalement justes. Tout est admirablement millimétré avec des flashes back très bien amenés qui expliquent le pourquoi du comment au bon moment, jamais trop vite.
Les dessins nous transportent dans une Amérique XIXème on ne peut plus réaliste avec ses excès et tout ce qui nous séduit habituellement dans ce genre narratif.

Je suis absolument séduite. Cet album est mon premier coup de cœur de 2019 ! Bravo.

Tiphaine