Megan Rausch se réveille difficilement. Elle se trouve manifestement dans un vaisseau spatial, a des nausées, l’équilibre et une mémoire défectueux. A ses côtés se trouve un homme, qui lui semble bien réveillé. Il lui annonce qu’ils sont en 2020 et qu’elle a dormi 49ans. Tout cela selon le protocole d’un programme auquel elle aurait volontairement adhéré. Peu à peu, aidée de son partenaire, Megan explore les lieux. Elle souffre de ce huis clos oppressant et seul le jardin du vaisseau et ses lapins joyeux lui redonnent furtivement le sourire.
Tout bascule où le peu de certitudes qu’elle semblait avoir acquis vole en éclat avec la découverte d’un mensonge assez énorme de son équipier. Megan devient alors actrice de son destin et s’oppose aux instructions d’Adam.

Nous nous retrouvons dans un vaisseau mystérieux avec une jeune femme perdue qui doit se reposer uniquement sur les dires d’un potentiel inconnu. Elle ne parvient pas à se remémorer le passé et doit croire sur parole l’homme qui partage son quotidien. Peu à peu, la situation devient plus dérangeante alors qu’au contraire l’héroïne devrait se familiariser avec ce nouveau mode de vie. Elle semble prisonnière, acculée. Et la bienveillance de son associé paraît plutôt surfaite… La tension est très palpable et monte en puissance jusqu’au cliffhanger final du premier tome de ce dyptique SF.
‘Fane commande l’intégralité de l’album au dessin comme au scénario. Si l’on retrouve ses visages assez caractéristiques, on n’a pas tant l’habitude de voir des intérieurs de vaisseaux spatiaux émergeants de ses pinceaux. Ici, les structures s’avèrent plutôt froides loin des rutilantes mécaniques auxquelles l’auteur nous a habitués.

On reste bien évidemment sur notre faim à la dernière page, avec de nombreuses questions en suspens. Si l’ensemble reste classique, l’issue n’est pas si évidente.
Hope One est une plongée maîtrisée dans un thriller sidéral bien prenant.

Tiphaine