Tristan est un passéiste qui aime toujours prendre physiquement les transports en commun parisiens sans passer par leurs remplaçants virtuels. Il écrit aussi. Pas mal sur le passé justement. Et il a beaucoup de mal à se faire à se monde où tout est dirigé par des écrans, des algorithmes ou autres. Univers dans lequel tout se veut déshumanisé et optimisé, avec des drones espions à tous coins de rue et où l'on fabrique les bébés plutôt que de les concevoir aléatoirement lors de rapports physiques.
Jusqu'au jour où Tristan découvre une personne agonisante dans une des cabines de téléportation du réseau transcore qu'il exècre. Puis s'aperçoit qu'une autre version de cette personne n'a jamais quitté son chez elle... Comment est-ce possible ? Très vite le jeune homme sent le complot. Très vite aussi il devient trop gênant !

Après avoir conté la Révolution des arbres déjà aux éditions Rue de Sèvres, Zep s'attaque de nouveau à la communication et à la déshumanisation de la société. On se retrouve dans un Paris d'anticipation plutôt glauque et qui fait bien froid dans le dos. Les relations sociales n'y sont que jouées. Plus rien ne semble authentique ou si peu. Heureusement, la puissance de l'histoire d'amour vécue par le héros nous laisse quand même entrevoir une lueur d'espoir.

Le choix des couleurs froides et des ombres sombres rajoutent au sentiment d'inquiétude apporté par ce tout bon thriller d'anticipation. On pense aux univers d'Enki Bilal ou aux réalités alternatives de P. K. Dick et à leurs adaptations cinématographiques.
Le sujet s'avère plus que jamais d'actualité alors même que l’on se penche sur les possibilités et les limites éthiques du virtuel ainsi que sur le développement de nouvelles intelligences artificielles.
Quel est donc le devenir de l'Humanité ? Voici la question que nous nous posons à la lecture de ce Paris 2119.

Tiphaine