Le Boiseleur T1 Les mains d’Illian Année de sortie : 2019

Auteur : HUBERT/HERSENT G.
Editeur : Soleil



Collection : métamorphose
Album cartonné/96 pages couleurs
Date de parution : 16/10/2019
ISBN : 978-2-302-07778-2

Illian est un jeune apprenti sculpteur qui n’espère rien de la vie. Et surtout qui ne se rend pas compte de l’infini délicatesse de ses productions. Sur exploité par l’artisan qui l’a recueilli et formé, il exécute sans relâche les commandes de ce pays. Or, les habitants de Solidor se piquent d’une passion bien particulière : celle de posséder les plus rares spécimens d’oiseaux exotiques. Illian en sculpte les magnifiques volières mais n’obtient en échange que gîte et couvert. Lui qui rêve plus que tout d’un oiseau, même le plus simple, s’enivre des chants qui s’entremêlent dans les rues de Solidor, n’a pas les moyens de s’en offrir un. Alors, un jour il a l’idée d’utiliser un rebus de l’atelier pour se sculpter un petit oiseau de bois destiné à lui tenir compagnie. Mais cette création va curieusement à la fois révéler son talent et entraîner le déclin des oiseaux auquel il tient plus que tout.

Ce conte doux amer où le talent et la bonté d’âme ne se trouvent guère récompensés, pourrait rester à l’état de volume unique. Le lecteur y reste sur sa faim car les auteurs y développent une certaine frustration. Mais l’histoire pourrait s’arrêter là et laisser libre court à l’imagination. Cependant, il s’agit d’un tome 1 et ce Boiseleur a encore beaucoup à nous raconter.
La fable est ensorcelante, servie par des illustrations qui lui vont comme des gants. Les personnages sont bien campés, laissant quelques possibilités pour la suite. On aime la poésie cruelle du conte et la dénonciation du mercantilisme. A l’heure où les oiseaux, surtout les petites espèces, souffrent cruellement de la diminution de la biodiversité et en payent un lourd tribu, il est primordial que des œuvres de fiction comme celle-ci leur redonne leur importance première. Celle d’êtres vivants d’une variété de gamme infinie dont chacun a une place prépondérante dans l’équilibre de la Nature.
Le message est là, saurons-nous enfin l’écouter ?

Tiphaine