Dupuis réédite sous forme d’intégrales les albums de SERVAIS, auparavant publiés à la fin des années 70 et au début des années 80. Et l’on peut dire que c’est là une excellente initiative de la part de l’éditeur. En effet, les œuvres de SERVAIS n’ont rien perdu de leur intérêt ni de leur beauté. Servies par un dessin classique où le relief apparaît sous la forme de personnages qui sortent des cases (comme les loups dans « La Tchalette »), les histoires fantastiques de ce conteur hors pair disposent toujours d’une pointe de poésie très appréciable.

La Tchalette se décompose en neuf récits où interviennent divers représentants du Petit Peuple. Mais le thème principalement développé est celui de la sorcellerie, avec un retour aux sources campagnardes de celle-ci. Les sorcières ne sont pas toutes mauvaises et l’on voit bien l’opposition entre la bonne et la mauvaise magie. Si la structure du conte a été favorisée, le récit impose également une part d’ethnologie avec les animaux cloués aux portes que l’on aperçoit en fonds de cases, les réactions entières des villageois, les types d’habitations et de vêtements.

Parmi les sentiments mis en avant dans ces récits : l’amour et la vengeance tiennent une place importante qui permet aux événements surnaturels de s’exprimer pleinement.

Un album très agréable à lire le soir au coin du feu ou à la tombée du crépuscule avant une veillée printanière ou estivale…

NB : Dupuis publie conjointement à « la Tchalette », l’intégrale n°5 de SERVAIS, « Isabelle », une très belle histoire d’amour médiévale avec un fond de malédiction féerique. N’hésitez pas à vous procurer les deux intégrales qui sont en parfaite cohérence l’une avec l’autre.