Eté 1839, le jeune Jules Verne se passionne pour les vaisseaux de commerce présents tout le long des quais de la Loire dans sa ville de Nantes. Il passe de longues heures en compagnie de son frère Paul a les observer. Quand l’opportunité de monter secrètement à bord de La Coralie se présente, il n’hésite pas. Il devient alors le témoin discret d’un échange commercial singulier au cours duquel un homme achète un astrolabe.
Les années passent et Jules, devenu écrivain, a perdu un peu de sa verve littéraire. Il souffre du deuil inavouable de sa maîtresse Estelle Duchesne. Son frère Paul lui propose alors de visiter les Amériques en embarquant sur le Great Eastern, le 26 mars 1867 à Liverpool.
A bord, d’étranges phénomènes se déroulent, jusqu’à ce que Jules Verne croit non pas aux fantômes qu’on lui présente mais à la survie inespérée de son amour perdu. A l’arrivée du paquebot, il encourage Paul à suivre un homme acariâtre qui semble transporter des secrets liés à Estelle. C’est ainsi que les deux frères montent à bord d’un train en direction de Niagara Falls. Non loin de leur destination, ils subissent l’attaque d’une tribu d’indiens Mohawks.

A partir d’éléments historiques réellement vécus par Jules Verne, Esther Gil projette l’écrivain dans une des aventures qu’il aurait pu écrire. On se retrouve donc en pleine SF avec des machineries proches du steampunk, une dimension sociale et anthropologiste comme dans certains romans du grand écrivain et des personnages rongés par l’ambition et la connaissance qui mettent leur savoir et leur argent au profit d’actions personnelles fort douteuses éthiquement parlant. On vit donc avec cette intégrale (à l’origine un diptyque) une vraie aventures vernienne avec tous les ressorts narratifs propres à ces romans ainsi que les multiples retournements de situations que nous aimons y rencontrer.
Quand aux illustrations de Carlos Puerta, elles nous subjuguent pas leur réalisme et la force de leurs détails. Ce sont de véritables fresques romantiques qui nous fascinent de bout en bout. Chaque case est absolument magnifique et on ne se lasse pas de les admirer même sans lire l’album !

Un carnet graphique et une mine d’information sur la création de cet album vous sont proposés en fin d’ouvrage ce qui rajoute encore de l’intérêt à cette intégrale vendue de sur croix à un prix relativement modeste.

Tiphaine