Pendant l’Occupation à Paris chacun gère sa liberté d’action comme il peut. Ainsi le commissaire Englebert Lange aimerait pouvoir enquêter comme il veut sans la pression des allemands qui lui trouvent de parfaits innocents pour jouer les coupables. Il faut dire que les incendies de films de propagande nazis s’enchaînent dans les salles de projection ces derniers temps à la nuit tombée. Alors si des membres de minorités persécutées pouvaient être arrêtés, cela arrangerait bien les occupants. Ce ne sont pas de telles pressions qui vont empêcher Englebert d’enquêter. Pas plus que le fantôme de l’actrice qui le hante et l’accompagne partout, surtout sur les plateaux de tournage où il doit mener ses interrogatoires.

A travers l’enquête du Commissaire et de son acolyte qui cache aussi ses petits secrets, c’est toute l’histoire du 7ème art pendant l’occupation qui nous est contée. Ainsi, on suit les enquêteurs dans le milieu et on découvre les pressions sur toutes les professions. Mais aussi l’énorme pouvoir de créativité de certains, et leur aptitude à contourner les commandes ou à braver les interdits. C’est donc un pan particulier de l’Histoire du cinéma mais aussi de la seconde guerre mondiale qui nous appréhendons dans le premier tome de ce diptyque. La vraie bonne idée étant d’y associer un fantôme quelque peu envahissant…

Une belle entrée en matière avec des plans et des décors soignés qui nous ont rapidement immergés dans cette aventure.

Tiphaine