La jeune Ambre vit dans une tribu du paléolithique. Particulièrement connectée avec la Nature, elle se lie d’amitié avec une louve solitaire. Ainsi naîtrons quelques décennies plus tard les premiers chiens fidèles compagnons des hommes.
Des milliers d’années plus tard, nous retrouvons une vieille ermite dans la forêt. Surnommée La Loba, elle est l’héritière d’une génération de femmes (sorcières ? chamans ? guérisseuses ?) dédiées à la garder la mémoire de ce qui peut être maintenu. Ainsi, elle collecte minutieusement les os des animaux qu’elle trouve dans les bois et reconstitue les squelettes dans sa cabane isolée.

A travers l’évolution d’un même groupe de personnages à travers les âges, Jean Claude Servais nous détaille l’Histoire des canis lupus. Rien n’est oublié des mœurs de la meute aux légendes qu’ils ont inspirées. Mais c’est surtout le parallèle entre l’évolution de l’Humanité et sa relation avec les loups qui est ici passionnant. On suit la chronologie de l’évolution de l’homme avec celle de sa relation au loup. Tout est admirablement synthétique, avec le ton juste et les idées essentielles évoquées. Un récit quasi anthropologique qui n’omet pas la part de mystère de tout être vivant.

Servais prouve une fois encore que son talent de conteur est formidable. De plus l’enchaînement des époques avec les décors successifs est vraiment très bien choisi avec un montage admirable. Vivement la deuxième partie qui devrait nous emmener un peu plus aux côtés de l’énigmatique et passionnant personnage de La Loba.

Tiphaine