Voici donc le nouvel univers de l’étrange développé par l’excellent scénariste Christophe BEC (par ailleurs également très bon illustrateur). Nous y découvrons la ville de Death or Redemption, plutôt pleine de vices et remarquablement glauque. Mais ce qui frappe surtout dans ce bourg, ce sont ses étranges occupants au passé plus que louche. C’est avec Chogan (Oiseau Noir en indien) que nous allons pénétrer à Death Or Redemption, une cité ne figurant sur aucune carte et inconnue du pompiste vivant à quelques kilomètres à peine. Chogan n’a pas de but précis mais a accepté de jouer les taxis pour la séduisante Britanny « jusqu’au prochain bled ». C’est précisément à Death or Redemption qu’ils atterrissent. Les ennuis commencent alors car Chogan va se retrouver accusé d’un crime et se trouver dans l’incapacité la plus complète de quitter ce patelin maudit malgré d’ingénieuses tentatives. Britanny quant à elle change d’apparence en fonction de qui pose le regard sur elle.


Rien de bien normal donc pour cette nouvelle ambiance développée par BEC. On entre rapidement dans le vif du sujet et l’on sent presque la chaleur et le sable du désert nord américain nous prendre à la gorge. Chogan, personnage au passé noir et tumultueux, reste tout à fait attachant et l’on a envie qu’il sorte de cette ville oppressante. Le dessin est âpre, un trait rude et latino-américain, très rouge, et taillé à la serpe qui ajoute une touche sordide à l’environnement dans lequel évolue ses personnages. On est un peu déçus de ne pas voir BEC aux commandes mais MOTTURA a néanmoins bien réussi à faire apparaître le vice sur les traits des habitants de Death or Redemption, renforçant ainsi notre sentiment de malaise (et notre sympathie pour Chogan). Une bonne entrée en matière pour un univers qui ne demande qu’à être étendu.