L’ex de Lucie Henebelle l’appelle affolé au bout milieu de ses vacances. Rien à voir avec le fait qu’elle soit Lieutenant de police à Lille, c’est tout simplement le premier numéro qui se trouvait dans le répertoire téléphonique. Or, le pauvre homme a subitement perdu la vue alors qu’il visionnait un film rare. Il affirme que cela est dû à l’atrocité des images. Pourtant, Lucie ne voit rien lorsqu’elle projette le film.
Parallèlement, le schizophrène mais perspicace Franck Sharko est rappelé par la Criminelle pour une sordide affaire de 5 cadavres totalement mutilés et peu probablement reconnaissables.
Rapidement, les deux affaires présentes des liens d’attaches, se croisent pour finalement se rejoindre.

Adaptation du roman de Frank Thillier, le syndrome [E] permet de réunir pour la première fois les deux enquêteurs phares (névrosés et/ou atteints de psychose) de l’auteur. Le traitement en bande dessinée fonctionne extrêmement bien, notamment pour souligner la schizophrénie de Franck Sharko.
Le sujet traite de la violence, de sa perception par les êtres humains et de l’exploitation qui peut en être faite. On est dans une légère anticipation scientifique s’appuyant sur toutes les expériences plus ou moins légales faites sur des humains notamment sur des « ennemis » au cours des guerres ou sur des prisonniers. Des expérimentations qui font froid dans le dos donc et sont particulièrement bien soulignées graphiquement parlant par quelques cases sans concession.

Une adaptation très réussie qui marque le lecteur et le capte jusqu’à un final peut libérateur…

Tiphaine