« Washita » est une nouvelle série de Dargaud prévue en cinq tomes. Ce premier volume, positivement étonnant, tant par son rythme que par l’originalité de son graphisme, impose déjà « Washita » comme une série événement qui aura vraisemblablement tout pour devenir incontournable. Du côté du scénario, nous sommes en Amérique du Nord, avec une tribu indienne. Nous suivons les rites, les chasses et l’évolution des guerriers qui vivent en accord avec la Nature. Les histoires d’amour ne s’avèrent pas plus simples que les nôtres.

Or, les daims sont frappés d’un étrange mal et l’équilibre entre leur peuple et la tribu indienne est rompu. Un jeune guerrier va tenter de renouer les liens détruits tout en trouvant Washita, la femme qui hante ses rêves et dont il est amoureux. Mais les talents du guerrier lui attirent des jalousies bien menaçantes, à commencer par celle de la sorcière Sigli.

Côté illustration, le mouvement est omniprésent. Les scènes sont souvent représentées de façon panoramique sur doubles pages donnant un côté très « cinémascope », digne des meilleurs westerns. Les personnages, anguleux et très primitifs, s’inspirent de l’art indien et de la représentation de certains totems. Cela donne une authenticité à ce récit et à ces personnages aux pouvoirs chamaniques. La Nature et les animaux, également très stylisés, s’imposent à nous comme des évidences et des entités à part entière comme cela doit être avec les mythes ancestraux des indiens.

Cette série est donc à la fois très axée sur les légendes, sur la communion avec la Nature mais aussi tournée vers une certaine vision ethnologique des indiens. Les intrigues amoureuses et les conflits entre personnages montent encore d’un cran la qualité du récit.

Un premier album vraiment excellent en tous points et qui laisse présager une grande série.