Conclusion du diptyque « Vinci », « ombre et Lumière » nous donne les clefs de ce thriller de la Renaissance. Si les illustrations continuent de flamboyer dans ce second tome, il faut surtout saluer le récit admirablement ficelé de Convard. Utilisant tel un virtuose les personnages historiques et leurs caractéristiques, il les entraîne allègrement dans son uchronie.

Alors que deux meurtres aussi sordides que surprenants ont eu lieu à Milan, une nouvelle victime au visage découpé va faire l’objet de toutes les conversations vénitiennes. Or, précisément, Léonard de Vinci se trouve à chaque fois dans les villes des meurtres. Le mode opératoire de l’assassin : découpe méticuleuse/chirurgicale des visages et forme monstrueuse et technique de l’agresseur (monstre mécanique sorti de l’eau, ailes géantes de chauve-souris…), laisse à penser que le génie milanais pourrait être mêlé aux crimes. Ainsi, d’expert consultant, il devient suspect. Et l’on se demande effectivement pourquoi il a quitté Milan et laissé en plan « la Cène » de Santa Maria delle Grazie pour venir à Venise.

Quel est donc ce mystérieux et terrible tableau qui pousse le roi François 1er lui-même à nous conter ce récit ? Le lecteur le découvrira, bien sûr, une fois assemblées toutes les pièces du puzzle. Et l’on verra que le scénariste joue aussi bien avec les personnages qu’avec l’art, évoquant plusieurs œuvres célèbres de Léonard et les détournant ou leur donnant une nouvelle signification (la vraie ?). Le « génie » n’a décidément pas fini d’inspirer les créateurs. Et c’est heureux car le diptyque Vinci s’avère très ingénieux et vraiment réussi.

Une agréable et palpitante lecture pour un thriller formidablement bien bouclé servi par un dessin très à propos.