On attendait avec grande impatience (et un peu d’inquiétude) la conclusion de cette passionnante série policière en sept tomes. Plongés au cœur des fifties aux côté de l’inspecteur Hill autrefois accusé du meurtre de son actrice de femme Dana, nous avons, tout comme lui, été hantés par le fantôme de la belle plante à la robe fourreau rouge.

Or, après avoir passé cinq albums à enquêter et à retrouver chez lui un spectre sarcastique le soir en rentrant du boulot, voilà que l’inspecteur Hill se faisait observer au détour de quelques vignettes du tome 6 par une Dana en chaire et en os ! De quoi nous perturber grandement, nous, pauvres lecteurs, qui avions déjà admis la présence d’un ectoplasme sexy et jaloux, et le fait qu’il prenne possession d’un corps à chaque Halloween (et donc à chaque enquête, soit à chaque album) pour enfin faire l’amour avec son mari.

Mais rien ne nous laissait présager que, au hasard d’une nouvelle enquête, l’inspecteur allait se trouver en possession d’un cliché de sa femme posant sur la stèle funéraire qu’il lui a faite ériger après sa mort violente.

Si Forrester Hill est devenu fou, c’est lorsqu’il parle à un fantôme que personne d’autre que lui et nous voyions. Mais alors qui est ce sosie provocateur ? Quelle est cette sordide machination qui semble se tramer autour de lui ? Rassurez-vous, toutes les solutions se trouvent dans cet ultime opus. Il est évident que le côté paranormal restera inexplicable mais tout le reste fonctionne comme une mécanique diaboliquement bien huilée.

Servi par des illustrations toujours aussi somptueuses, ce dernier volume est tout sauf décevant. On avait cent fois raisons de l’attendre avec impatience et les aventures de monsieur Hill et de sa diablesse de fantôme vont bien nous manquer.

De l’action, du suspense, du fantastique et de formidables dessins… bref du grand art !